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Quatre taikis ou princes kalkas, parents de Tche Tching han vinrent au-devant de nos ambassadeurs, et les saluèrent de la part de leur empereur, qui s'était fait l'année précédente tributaire ou vassal de l'empereur de la Chine ; il s'était mis sous sa protection pour se défendre, et des Moscovites qui s'étaient emparés d'une partie de son pays, et du roi d'Eluth, qui avait chassé les deux autres empereurs de sa famille. Ces taikis donnèrent aussi au nom de l'oncle de leur empereur quatre cent quatre-vingt-dix moutons, et dix-neuf bœufs pour nos soldats, et offrirent à nos ambassadeurs des chevaux, mais ils les refusèrent, et ils se contentèrent d'accepter ce qui était pour les soldats, en leur rendant en échange la valeur de ces bœufs et de ces moutons en pièces de soie, de toile, en thé, etc. Les taikis eurent bien de la joie d'apprendre que la paix était conclue avec les Moscovites, et que ceux-ci avaient donné toutes sortes de satisfaction à l'empereur ; ils espéraient d'obtenir par la médiation de Sa Majesté, un bon accommodement pour eux-mêmes avec les Moscovites. Le 22 le temps fut en partie serein, et en partie couvert, avec un vent de nord-ouest très violent et très froid tout le jour ; nous vînmes toujours en chassant aux chèvres jaunes, qui sont en quantité dans ce pays ; nos gens en tuèrent plusieurs, et deux loups qui les suivaient. Le 23 le temps fut fort froid le matin à cause d'un petit vent de nord-ouest, mais le soleil ayant pris le dessus, il fut tempéré le reste du jour ; le vent devint ouest et fort médiocre, toujours serein. Il vint encore des taikis kalkas saluer nos ambassadeurs. Le 24 le temps fut serein et tempéré tout le jour, il se couvrit seulement sur le soir ; plusieurs taikis on princes kalkas vinrent conduire nos ambassadeurs. Le 25 le temps fut serein et tempéré tout le jour, et presque sans vent ; quelques heures après que nous fûmes campés, cet empereur de Kalka dont j'ai parlé, et qui se nomme Tche tching han, vint en personne accompagné de plusieurs taikis ou princes de sa maison, et suivi d'environ trente personnes, rendre visite à nos ambassadeurs ; comme ils avaient été avertis de son arrivée, ils s'étaient assemblés dans la tente de Kiou kieou pour l'y recevoir. Tous ses gens et même ses taikis mirent pied à terre en entrant dans le quaran, c'est-à-dire, dans le cercle des tentes, qui est formé par les soldats de chaque étendard ; pour lui il s'avança à cheval jusque vers le milieu de ce quaran, et mit ensuite pied à terre. Nos ambassadeurs qui l'avaient envoyé recevoir dès l'entrée du quaran, allèrent en personne au-devant de lui, a l'endroit où il mit pied à terre. Ils le placèrent seul au haut bout de la tente, et eux se rangèrent tous d'un côté ; les taikis de cet empereur furent assis de l'autre côté, vis-à-vis de nos ambassadeurs ; nous étions aussi assis à côté d'eux, avec un assez bon nombre de mandarins de la suite de nos ambassadeurs. Ce prétendu empereur était un jeune homme qui paraissait avoir un peu plus de vingt ans, passablement bien fait de visage pour un Tartare Kalka, dont la figure est communément très hideuse. Il était vêtu aussi bien que les taikis,