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qu'on écrivît dans le traité de paix, que la forteresse d'Yacsa ne serait jamais rebâtie, à quoi nos gens refusaient de consentir, quoiqu'ils n'eussent aucun dessein de la rétablir. Le temps fut inconstant pendant tout le jour, et il plut un peu le soir. Le 5 nous allâmes encore trouver les plénipotentiaires moscovites, pour leur porter le traité de paix, selon que nos ambassadeurs l'avaient projeté. Il y eut du débat sur quelques paroles que les Moscovites demandaient que l'on ajoutât, ou que l'on retranchât, sur quoi il fallut consulter de nouveau nos ambassadeurs ; comme il ne s'agissait que de quelques formalités et de choses de peu de conséquence, ils donnèrent les mains à tout, afin de finir, et de songer au retour, parce que la saison était déjà avancée. Le temps fut serein tout le jour. Le 6 nous achevâmes enfin de régler de part et d'autre la formule du traité de paix ; nous le dressâmes l'interprète des Moscovites et moi, selon la pensée de nos ambassadeurs, et nous convînmes de la manière dont il serait signé, scellé, et juré par les ambassadeurs des deux partis. Le temps fut fort serein tout le jour. Le 7 nous fûmes presque depuis le grand matin jusqu'au soir avec les plénipotentiaires moscovites, et leur interprète, pour écrire les deux exemplaires latins du traité de paix, parce qu'il fallut encore disputer le terrain, et passer une partie de la journée en allées et venues, pour convenir de quelques formalités, sur lesquelles les Moscovites formaient à tout propos des chicanes. Enfin nous achevâmes de mettre au net ces deux exemplaires latins du traité de paix, conçus presque dans les mêmes termes ; toute la différence consistait, en ce que dans l'exemplaire que je dressai pour nos ambassadeurs, l'empereur de la Chine était nommé avant les grands ducs de Moscovie, et nos ambassadeurs avant leurs plénipotentiaires ; au lieu que dans l'exemplaire des Moscovites, ils avaient mis leurs grands ducs en premier lieu, et s'étaient mis eux-mêmes avant nos ambassadeurs. Voici une traduction fidèle de l'exemplaire que nous fîmes de notre part, et que nos ambassadeurs donnèrent aux plénipotentiaires moscovites. Par ordre du très grand empereur