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moindre geste ; ensuite on fit apporter du vin, il se leva alors, puis se découvrant, et faisant la révérence à nos ambassadeurs, il but à leur santé debout ; après quoi il se remit sur son siège, et but encore deux ou trois coups assis ; puis il se leva, et leur fit une seconde révérence tête nue pour les remercier. Il se retira accompagné de deux mandarins, qui le reconduisirent jusqu'au bout de la rivière, où ils avaient été le prendre pour le mener à l'audience de nos ambassadeurs ; il témoigna en retournant à ces deux mandarins, qu'il avait beaucoup de joie des bonnes dispositions qu'il avait trouvées en nous. Le temps fut pluvieux le matin, ensuite étant devenu assez serein, il fit chaud le reste du jour ; sur le soir le temps se couvrit derechef, et il y eut encore de la pluie. Le 4 je pris la hauteur méridienne du soleil, que je trouvai de 55 degrés et 15 minutes, environ au plus grand quart de nonante et avec le demi cercle de monseigneur le duc du Maine ; comme cette hauteur fut prise avec plus de précaution, et que ces deux instruments se trouvèrent parfaitement conformes, je la crois assez juste ; cette hauteur donne 51 degrés 46 minutes pour hauteur du pôle. Le temps fut serein et chaud tout le jour, y ayant seulement eu un petit vent de sud-est. Le 5 le temps fut couvert tout le jour, et il plut presque continuellement depuis midi jusqu'au soir ; il n'y eut presque point de vent toute la nuit suivante. Le 6 le temps fut encore couvert et pluvieux presque tout le jour, avec un petit vent de nord-ouest. Le 7 il vint encore un envoyé du chef des plénipotentiaires de Moscovie, faire compliment de leur part à nos ambassadeurs ; on nous dit que c'était un secrétaire du chef de ces plénipotentiaires ; ce secrétaire dit positivement que son maître n'arriverait que dans neuf jours, quoiqu'il fût assez proche d'ici, parce qu'il avait été obligé de s'arrêter pour attendre son monde, qui n'avait pu marcher que lentement, à cause de la difficulté des chemins ; il demanda encore des nouvelles de l'envoyé des plénipotentiaires à Peking témoignant que son maître attendait son retour avec impatience. Nos ambassadeurs offrirent d'envoyer de leur part un homme au-devant de lui, si le gouverneur de Niptchou voulait aussi y en envoyer un autre, et leur fournir des chevaux de poste pour presser son arrivée ; ils résolurent d'envoyer deux officiers au-devant du chef des plénipotentiaires moscovites pour lui faire compliment de leur part, et ils en firent donner avis au gouverneur de Niptchou. Le temps fut couvert le matin, et sur les dix heures il devint serein, avec un assez grand vent de nord-ouest ; le temps fut assez tempéré tout le jour ; la rivière enfla considérablement.