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après avoir fait environ 60 lys, nous trouvâmes un étang, sur lequel il paraissait des canards ; nous vîmes aussi certains animaux que les Mongous appellent tarbiki ; ils font des trous en terre dans lesquels ils se retirent ; ils ne vivent que d'herbes, et ne sortent point de leurs trous l'hiver, ils y vivent de l'herbe qu'ils y ont amassée pendant l'été ; leur poil est à peu près de la couleur de celui des loups, mais moins grand et plus doux ; ils sont au reste de la grosseur et de la figure des loutres. On dit que leur chair est fort délicate à manger ; nous trouvâmes aussi grande quantité de cailles, et les oiseaux de nos ambassadeurs en prirent plusieurs. Le temps fut fort serein et fort frais, à cause d'un vent de nord-ouest assez fort, qui souffla tout le jour. Nous vînmes camper en un lieu nommé Obodou Nor, proche d'un grand étang, et le long d'une grosse fontaine qui forme un petit ruisseau, lequel va se rendre dans cet étang ; l'eau de cette fontaine était excellente à boire et très fraîche, il vint encore deux taikis de Kalka saluer nos ambassadeurs ; ils demeurent au-delà du Kerlon. Le 20 nous fîmes cinquante-cinq lys, environ la moitié au nord-nord-est, et le reste au nord, le pays semblable au jour précédent, toujours plein de bons fourrages ; nous vîmes plusieurs petits étangs ou mares d'eau sur le chemin, et un peu avant que d'arriver au lieu où nous campâmes qui s'appelle Olon Nor, et qui est proche d'un assez grand étang ; nous passâmes auprès d'une fontaine qui forme un petit ruisseau, et arrose une grande plaine ; nous commençâmes ce jour-là à trouver des moucherons sur le chemin ; comme les herbes sont hautes, elles sont toutes pleines de ces insectes, qui nous tourmentèrent cruellement, jusqu'à ce qu'il s'élevât un vent de sud qui fit peu à peu cesser la persécution. Le temps fut assez chaud le matin, quoique le soleil fût de temps en temps couvert de nuées. Il plut une bonne partie de l'après-midi, ensuite le ciel redevint serein. Le 21 nous fîmes soixante-onze lys au nord. Les 20 derniers furent au nord-nord-est ; le pays était plus inégal que les jours précédents, et le terrain meilleur, excepté en quelques endroits où la terre est mêlée de sable ; les fourrages partout en abondance et déjà fort crûs, mais pleins de moucherons, dont la persécution fut cruelle ; nous vîmes encore plusieurs petits étangs, entr'autres un assez grand à vingt lys du lieu où nous campâmes, sur lequel il y avait beaucoup de canards sauvages ; notre campement se fit sur des hauteurs, en un lieu nommé Houleotchi poulac sur les bords d'un petit ruisseau, dont l'eau était très fraîche et très bonne ; ce ruisseau coule entre de petites montagnes qui sont toutes pleines de bons fourrages, mais sans aucun arbre ni buisson. Le matin il fit un brouillard fort épais et froid, que le soleil dissipa peu après son lever ; le reste de la journée il fit fort chaud, le soleil étant très ardent, il ne fit presque point de vent, et le ciel était très pur. Le 22 nous fîmes soixante-quatorze lys droit au nord, dans un pays un peu plus inégal, excepté les vingt derniers lys que nous fîmes dans une grande et vaste