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toujours dans un pays plat et assez uni, en partie de sables mouvants, fort découvert et sans arbres, nous vînmes encore camper sur les bords du Tchikir, qui a là fort peu d'eau en une plaine appelée Ouneguet, c'est-à-dire, lieu où il y a du fourrage et de l'eau. Il fit une grande pluie tout le matin jusque vers les deux heures après midi à diverses reprises, et tout le jour grand vent de nord jusque sur le soir, que le temps devint serein et presque sans vent. Le 5 nous fîmes soixante-dix-neuf lys au nord, prenant quelquefois tant soit peu de l'ouest ; après avoir fait quelques lys dans la plaine où nous étions campés, nous passâmes une petite hauteur, ensuite nous entrâmes dans une grande plaine fort stérile, n'étant presque que de sable, mêlé d'un peu de mauvaise terre, aussi n'y avait-il dans toute cette plaine aucun fourrage, mais seulement quelques touffes d'une espèce de petites plantes, que les seuls chameaux peuvent manger ; nous campâmes sur une petite hauteur qui est un peu à l'ouest de cette plaine, proche d'une fontaine qui est dans un creux, sur le penchant de la hauteur. Ce lieu s'appelle en langue mongole Tezi poulac. L'eau de cette fontaine était fort bonne à boire. Il fit fort froid le matin et tout le jour fort frais, quoique le temps fût serein, mais un grand vent de nord tempérait l'ardeur du soleil. Le 6 nous fîmes soixante-neuf lys, encore presque droit au nord, prenant quelquefois un peu de l'est ; le pays que nous trouvâmes est aussi stérile, et aussi plat que celui du jour précédent. Nous trouvâmes en chemin faisant beaucoup de chèvres jaunes, de lièvres, auxquels on donna la chasse ; nous campâmes ensuite dans un lieu nommé Sour houtou poulac, où il y a une source d'eau bonne à boire, et un peu de fourrages aux environs. On me dit qu'il y avait un peu à l'est un petit étang d'eau, assez bonne pour abreuver les bestiaux. Le matin le temps fut toujours couvert avec un peu de vent de nord fort froid, il fit aussi un peu de pluie ; après midi le temps fut fort serein et fort tranquille. Le 7 nous fîmes quatre-vingt-six lys ; après avoir fait un peu de chemin au nord, nous entrâmes dans de petites montagnes, sur lesquelles nous fîmes environ vingt lys, après quoi nous continuâmes notre route au nord, presque toujours dans un pays uni, à la réserve de deux petites hauteurs, ensuite nous entrâmes encore dans un détroit de collines, suivant un ruisseau qui était à sec presque partout ; puis détournant à l'ouest, nous vînmes camper sur le bord de ce ruisseau, en un lieu appelé en langue mongole Houlastaie, où il y avait de l'eau bonne à boire, et aux environs duquel il y avait du fourrage passable pour tous les bestiaux ; on trouva aussi du bois à brûler ; les bords du ruisseau étaient couverts d'arbres. Le temps fut pluvieux presque tout le jour, et sur le soir il fit un gros orage, mêlé de tonnerre et de grêle, mais sans vent, ensuite de quoi le temps redevint serein.