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encore plusieurs fois la rivière de Lan ho et nous vînmes camper encore sur ses bords en un lieu nommé Eutchtao yng ; nous passâmes plusieurs détroits de montagnes, et de temps en temps des vallées qui s'élargissent, et qui sont cultivées avec des hameaux çà et là. Le temps fut serein tout le matin avec un grand vent de nord fort froid ; l'après-dînée le ciel fut couvert, et il tomba même quelques gouttes de pluie, ensuite le temps redevint serein. Le 19 nous fîmes 60 lys au nord, prenant quelquefois un peu de l'ouest ; nous passâmes et repassâmes encore plusieurs fois la petite rivière à Lan ho, et nous vînmes camper sur ses bords en une vallée nommée en chinois San ta oyng. Cette vallée est un peu plus large que la plupart des précédentes ; nous y trouvâmes d'excellents fourrages ; avant que d'y arriver nous passâmes une montagne, au nord de laquelle le pays est considérablement plus bas qu'au sud, à ce qu'il me parut ; cependant il faut qu'il remonte immédiatement après ; car la petite rivière de Lan ho, court là du nord au sud. Il fit fort froid le matin avant le lever du soleil, et fort chaud ensuite ; le temps fut serein tout le jour. Le 20 nous fîmes 50 lys au nord, toujours dans des montagnes semblables aux précédentes, si ce n’est que celles-ci sont chargées de pins, de même que celles d'hier, au lieu que les autres sont chargées de diverses sortes de bois, comme de chênes. etc. Les vallées que nous traversâmes sont toutes pleines de bons fourrages, arrosées de petits ruisseaux, et de la rivière de Lan ho, ou de celle de Courkir, qui coule aussi du nord vers le sud, et vers le sud-ouest. Cette rivière prend sa source au mont Petcha, et après avoir couru assez longtemps au sud-ouest et au sud, elle va se jeter dans le Lan ho, à l'entour de ces montagnes. Nous campâmes sur les bords de la rivière de Courkir, qui est partout guéable aussi bien que celle de Lan ho, et nous la passâmes et repassâmes plusieurs fois en chemin faisant. Il y a quantité de cerfs, de chevreuils, de tigres. et d'autres semblables animaux de chasse dans ces montagnes : nous vîmes plusieurs chevreuils, auxquels nos ambassadeurs donnèrent la chasse avec leurs gens, et ils en tuèrent deux ; on trouve aussi quantité de faisans et de cailles dans ces vallées. Il fit si froid le matin avec un vent de nord si piquant, que plusieurs de nos gens prirent des fourrures et quoique j'eusse deux vestes de drap l'une sur l'autre par-dessus mon habit d'été, je ne laissais pas de ressentir un grand froid ; vers le midi il fit fort chaud, le vent de nord ayant fait place au vent de sud. Le temps fut toujours assez serein, quoique le soleil fût de temps en temps couvert de quelques nuages. Nous campâmes sur les bords du Courkir, dans une vallée qui a environ trois quarts de lieue de largeur pleine de fourrages. Le 21 nous fîmes encore 60 lys au nord, remontant presque toujours le