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elle n'avait qu'une seule porte à deux battants ; les deux autres enceintes avaient chacune trois portes, l'une au sud, la seconde à l'est, et la troisième à l'ouest. Entre la première et la seconde enceinte, étaient placées les cuisines et les tentes des moindres officiers de Sa Majesté ; entre la seconde et la troisième, il n'y avait que les tentes des officiers plus immédiats, comme sont les officiers des gardes, et les gentilshommes de la chambre ; au milieu de la troisième enceinte était placée la tente qui sert de chambre à l'empereur ; elle était de la même forme que les autres tentes des Tartares, c'est-à-dire, toute ronde, et à peu près semblable à une grande cage de bois. Elle était couverte d'étoffes de la Chine assez grossières ; le dessus était revêtu d'une toile assez blanche, et on voyait sur le sommet une espèce de couronne en broderie d'or ; cette tente était un peu plus propre et plus grande que toutes les tentes ordinaires. Il y avait encore plusieurs autres tentes, pour ceux de ses enfants qui l'accompagnaient en ce voyage. Toutes les portes des enceintes avaient leurs gardes, distinguées des deux côtés des enceintes qui forment le palais, et au-dessous du côté du nord, étaient placées les tentes des Grands de la cour et des officiers de la couronne, chacun selon son rang ; elles ne consistaient qu'en de petits pavillons, parce qu'ils avaient laissé leurs grandes tentes au quartier général. Les deux princes du sang qui accompagnèrent Sa Majesté dans ce voyage, avaient leur quartier à part assez proche de celui de l'empereur : ils sont tous deux régulos du premier ordre : l'un est son frère aîné, et l'autre est de cette branche de la famille impériale qui régnerait présentement, si l'on avait eu égard au droit de la naissance. Lorsque nous arrivâmes au camp, l'empereur n'était pas encore revenu des bois, où il était allé appeler le cerf dès le grand matin ; il se plaît tellement à cette chasse, qu'il y passe les journées entières, partant deux heures avant le jour, et ne revenant que deux heures après le soleil couché, et quelquefois plus tard : il se fait apporter à manger dans les bois, et on y dresse un lit pour y prendre un peu de repos vers le midi. Il y va ordinairement avec peu de suite, ne menant avec lui que les officiers de son palais, qui font les fonctions de gentilshommes de sa chambre, et quelques officiers de ses gardes. Comme nos tentes n'étaient pas encore arrivées, nous allâmes descendre chez le père de Tchao laoyé, qui nous reçut avec civilité, et avec de grands témoignages d'affection ; il nous régala assez proprement pour un Tartare ; ensuite nous remontâmes à cheval pour aller attendre Sa Majesté sur le chemin, à son retour de la chasse : nous trouvâmes quantité de grands de la cour, qui l'attendaient aussi à cheval à la tête du camp. La plupart nous firent civilité, car il y en a peu qui ne nous connaissent, et qui ne sachent les bontés dont Sa Majesté nous honore. Nous avançâmes plus loin pour joindre Kiou kieou et Ma laoyé, qui avaient