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méridienne du soleil, que je trouvai de soixante-deux degrés et quarante minutes à peu près, et par conséquent la hauteur du pôle est de quarante-deux degrés cinquante-une minutes Le temps fut couvert une partie de la matinée, et il fit assez frais tout le jour, le vent d'ouest ayant été assez fort, et sur le soir il fit une grosse pluie. Le 10 nous séjournâmes encore : le temps fut couvert presque tout le jour avec un vent de nord-ouest assez violent : nous reçûmes ce jour-là des nouvelles de nos pères de Peking qui nous consolèrent. Le 11 nous séjournâmes toujours dans le même camp. Les quatre ta gin 1 envoyèrent le second président du Tribunal des étrangers faire compliment de leur part au Grand lama de Kalka, qui n'était qu'à six ou sept lieues de nous ; un de ces deux lamas de Hou hou hotun, que les Tartares d'ouest adorent comme un immortel, arriva en notre camp : il allait voir le Grand lama de Kalka, que tous les lamas des Mongous révèrent comme leur supérieur. Ils le croient le premier lama après celui de Thibet, qui est leur souverain pontife. Aussitôt que ce prétendu immortel fut arrivé, nos ta gin ne manquèrent pas de lui aller rendre visite : comme nous ne les y accompagnâmes pas, je ne puis dire s'ils l'adorèrent, ainsi que je leur avais vu faire à Hou hou hotun, ni comment ils furent reçus. Il fit tout le jour grand vent d'ouest, et le temps fut couvert par intervalle, mais il ne tomba que peu de pluie. Le 12 au matin nos ta gin allèrent accompagner le lama qui partait pour se rendre au lieu où est le Grand lama des Kalkas ; quoique cette idole ne fût point sortie de sa tente, et ne les eût pas même envoyé visiter de sa part. Après son départ, ils allèrent à la chasse du lièvre avec trois ou quatre cents hommes de leur suite : nous les suivîmes, et nous eûmes le plaisir de voir prendre ou tuer cent cinquante-sept lièvres en moins de trois heures, dans trois enceintes qu'ils firent de leurs gens tous à pied, l'arc et la flèche en main. Il n'y avait que les ambassadeurs, et quelques-uns des principaux officiers qui étaient à cheval, et qui couraient çà et là dans l'enceinte, tirant leurs flèches sur les lièvres qui étaient enfermés. On fit d'abord l'enceinte assez grande, les tireurs étant à quelques pas les uns des autres, ensuite tous s'avancèrent vers le centre, et on resserra l'enceinte peu à peu, pour ne laisser échapper aucun des lièvres qui y seraient enfermés ; derrière la première enceinte, marchaient les valets, les uns avec de gros bâtons, les autres avec des chiens, quelques-uns, mais peu, avec des fusils ou des mousquets ; cette chasse se fit en des sables mouvants, où il y a de grosses touffes d'une plante, dont la figure et la feuille est assez semblable à nos belvédères, quoiqu'elles ne soient ni si belles, ni si agréables à la vue. Cette chasse est assez divertissante.