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Nous vînmes camper dans un petit vallon, tout entouré de petites hauteurs ; aussi y avait-il une grande mare d'eau formée par les pluies, qui étaient tombées ces derniers jours : il y avait de plus une petite source, et il se trouva de bonne eau dans les puits que l'on fit aux environs. Il fit assez froid le matin, ensuite l'air devint tempéré, dès que le soleil fut un peu haut : le vent de nord qui soufflait, modéra son ardeur. Le 6 nous fîmes 50 lys à l'est-sud-est : la plupart du chemin fut de sables mouvants, parmi lesquels il y avait de méchantes herbes assez hautes, d'où nous fîmes partir grand nombre de lièvres ; de sorte que l'on alla une bonne partie du chemin en chassant ; nous campâmes dans un lieu où il ne se trouva que peu d'eau de puits, et assez mauvaise. Vers les deux heures le même mandarin, qui avait apporté les ordres de Sa Majesté à nos ambassadeurs, et qui avait reporté leur mémoire, arriva en notre camp avec de nouveaux ordres, qui ne se divulguèrent pas. Nous sûmes seulement que Sa Majesté devait sortir de Peking le 11 de ce mois pour venir chasser en Tartarie, et qu'il devait sortir par une porte de la grande muraille appelée Kou pe keou, qui est à l'orient du lieu où nous allions camper le lendemain, et attendre la réponse des Moscovites : nous sûmes aussi qu'il avait envoyé le 4 un régulo avec des troupes à Hou hou hotun, pour s'approcher des frontières du royaume de Kalka, et un ou deux autres en d'autres endroits avec des troupes sur les mêmes frontières, afin de voir à quoi devait aboutir cette guerre, qui est entre le roi d'Eluth et celui de Kalka. Il fit fort chaud tout le jour, surtout après midi, n'y ayant eu que fort peu de vent. Le 7 nous fîmes 30 lys ; nous en fîmes d'abord cinq ou six au sud tout droit, ensuite nous vînmes le reste du temps environ au sud-est, et presque toujours dans des sables mouvants, beaucoup plus incommodes que ceux que nous avions trouvés jusque-là, parce que les chevaux y enfonçaient beaucoup : de sorte qu'ils fatiguèrent plus que si nous eussions fait une grande journée. Le temps fut assez doux le matin, mais après midi et le soir il fit très grand chaud. Le Grand lama de Kalka frère du roi de ce pays envoya de ses gens en notre camp saluer nos ambassadeurs : il n'était qu'à 30 lys de nous avec environ mille hommes qui l'avaient suivi dans sa fuite, tant il avait peur des Tartares d'Eluth. Le 8 nous fîmes 40 lys à l'est-sud-est : le pays toujours semblable, et en partie de sables mouvants, mais pas si difficiles que le jour précédent ; nos gens vinrent aussi toujours en chassant les lièvres, qui sont en grande quantité au milieu des herbes qui croissent dans ces sables. Ou laoyé second président du Tribunal des affaires étrangères 1, qui était demeuré sur les frontières des Mongous soumis à l'empereur de la Chine