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une embuscade à 40 de nos gens, qui avaient été envoyés pour visiter ces terres, il les attaqua, et enleva un nommé Kevoutey. C'est ce qui obligea les généraux de nos troupes, de retourner à Yacsa, et de l'assiéger une seconde fois, dans le seul dessein de se saisir de l'ingrat et perfide Alexis, pour le confondre et le punir. Lorsqu'ils étaient sur le point de prendre la forteresse, qu'ils avaient réduite à la dernière extrémité, vous autres ambassadeurs plénipotentiaires, vous nous envoyâtes Nicéphore, accompagné de plusieurs autres de vos gens, pour nous avertir que vous veniez traiter de la paix. Sa Majesté impériale eut la bonté de ne pas permettre qu'on répandît le sang de vos soldats. Elle envoya aussitôt l'interprète même de Nicéphore, nommé Ivan, avec quelques autres de la suite, accompagnés de quelques-uns de ses officiers, qui avaient ordre de courir jour et nuit pour faire lever le siège d'Yacsa en attendant votre arrivée. Vous nous avez depuis envoyé cette année un autre de vos officiers nommé Estienne, pour nous demander en quel lieu nous voulions nous assembler pour traiter de la paix. Notre empereur considérant que vous étiez venus de fort loin, et que vous aviez dû souffrir de grandes incommodités durant un si long et si pénible voyage, et louant d'ailleurs la pieuse intention des czars vos maîtres, comme étant conforme à la raison, nous a envoyé ordre d'aller directement jusqu'à la rivière qui coule le long des terres de Selengha, où vous êtes à présent ; elle nous a ordonné de faire tout ce qui dépendrait de nous pour seconder les favorables intentions de vos maîtres. En conséquence de ces ordres, nous sommes venus jusques bien avant dans les terres de Kalka, où nous avons trouvé la guerre allumée entre le roi de ce pays et celui d'Eluth : et comme nous n'avions pas entrepris ce voyage en leur considération, mais seulement pour vous joindre, nous n'avons amené que peu de troupes, selon la prière que nous en a fait le sieur Estienne votre envoyé ; cependant si nous pénétrons plus avant avec le peu de monde qui nous accompagne, lorsque nous aurons gagné le lieu où les armées des Kalkas et des Eluths sont campées, l'un des deux partis pourrait se réfugier auprès de nous, et alors il ne nous serait pas aisé de déterminer ce que nous aurions à faire : et d'ailleurs comme nous n'avons aucun ordre de l'empereur notre maître, par rapport à ces démêlés des Kalkas et des Eluths, il ne serait pas à propos que nous y entrassions de notre propre mouvement ; c’est pourquoi nous avons pris le parti de retourner vers nos frontières, où nous nous arrêterons ; et cependant nous vous dépêchons cet exprès pour vous en donner avis, afin que si vous avez quelques propositions à nous faire, ou quelque résolution à prendre sur cette affaire, vous nous l'écriviez ; que si ce chemin qui est entre nous ne se peut faire pour le présent, faites nous savoir, en quel temps, et en quel lieu nous pourrons nous assembler ; car nous attendons sur cela votre réponse. Il ne nous reste plus qu'à vous informer d'un autre article, savoir,