Page:Du halde description de la chine volume 4.djvu/143

Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous rencontrâmes sur le chemin plusieurs troupes de Tartares Kalkas qui amenaient des chameaux, des chevaux, et des moutons pour les vendre ou les troquer : on troquait du thé et du tabac de la valeur d'environ quinze sols contre un mouton : nous vîmes quelques buissons entre les montagnes, mais il n'y avait pas un arbre dans toute la campagne. Lorsque nous fûmes arrivés au camp, nous allâmes nous reposer sur une éminence voisine, en attendant que nos tentes fussent venues : je trouvai que ce qui paraissait être des morceaux de roches sur cette éminence, était une espèce de pierre de sable jaune et brillant comme de l'or ; je ne pus pas bien juger si c'était effectivement de l'or : mais je crois qu'il y en avait de mêlé, car il était extrêmement brillant. Il y avait aussi beaucoup de salpêtre. Il fit extrêmement chaud tout le soir jusques vers les quatre heures, qu'il s'éleva un vent d'orage, lequel renversa une tente de Kiou kieou, qui lui servait de salle, et la mienne aussi deux fois de suite ; après quoi il y eut toujours un peu de vent jusqu'à la nuit. Le 29 nous ne fîmes que 20 lys au nord-ouest tout compensé ; nous passâmes entre ces petites montagnes, au pied desquelles nous avions campé, où tout est plein de pierres de talc. Les vallées qui sont entre ces hauteurs sont toutes de sable mouvant, et ce passage est fort difficile, principalement pour les charrettes ; nous entrâmes ensuite dans une grande plaine, qui était toute d'un sable ferme, et où il ne laissait pas d'y avoir de l'herbe : nous campâmes vers le lieu de cette plaine où il y avait eu un camp de Tartares de Kalka, et où nous trouvâmes plusieurs puits tous faits. Le temps fut variable tout le jour, tantôt couvert, tantôt serein. Il fit de grands coups de vent, et il tomba quelques gouttes de pluie : ce fut le vent de nord qui régna presque tout le jour, et lorsqu'il cessait, il faisait grand chaud. Le 30 nous fîmes 75 lys, dont les vingt premiers furent droit au nord, le reste au nord-nord-ouest, toujours dans des plaines, lesquelles ne sont séparées que par quelques hauteurs peu considérables ; ce n'est partout que sable ferme, et en quelques endroits mêlé d'un peu de terre. Le pays est toujours plus stérile et plus désert : car on ne trouve pas même de bons pâturages pour les bestiaux : nous ne vîmes qu'un seul arbre ; et à 40 lys environ d'où nous étions partis, nous trouvâmes quelques puits où il y avait un peu d'eau, et un peu d'herbe aux environs ; nous vîmes aussi dans ces campagnes plusieurs bandes de daims et de perdrix, surtout proche le lieu où nous campâmes, qui fut au pied de quelques hauteurs qui terminent la plaine, où nous trouvâmes un peu d'eau, mais qui n'était ni courante, ni suffisante pour notre monde, quand elle n'eût pas été pleine de limon ; de sorte qu'il fallut faire des puits comme les jours précédents, qui nous fournirent de l'eau suffisamment pour nous et pour les bestiaux, lesquels étaient en grand nombre : le seul Kiou kieou en avait plus de cinq cents ; savoir plus de 400 chevaux, et près de 120 chameaux. Il fit