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de terres cultivées, mais beaucoup de petites prairies le long du ruisseau pleines d'excellents pâturages. Le temps fut fort doux toute la matinée : lorsque nous entrâmes dans les dernières montagnes, nous y trouvâmes un vent de nord-ouest assez fort, et vers le midi, lorsque nous commencions à camper, nous eûmes quelques gouttes de pluie, ensuite il fit fort chaud, puis il s'éleva un assez grand vent d'ouest-nord-ouest qui tempéra la chaleur. Le 13 nous fîmes 60 lys tout au plus, et nous campâmes dans une plaine nommée Horhohol ; la plus grande partie de notre route fut droit à l'ouest, mais nous prîmes assez longtemps un peu du sud en tournoyant dans les montagnes. Durant les dix ou 12 premiers lys que nous fîmes, nous prîmes aussi un peu du nord, de sorte que tout compensé, et déduisant tous les détours que nous prîmes, il ne faut compter que 50 lys à l'ouest ; nous suivîmes le ruisseau sur lequel nous avions campé jusqu'au bout de la plaine, le long de laquelle il s'étend. Cette plaine est environ de 25 lys, ensuite nous entrâmes dans les montagnes, suivant toujours le grand chemin fort frayé. Ces montagnes sont les plus agréables que nous ayons vues : il y a dessus et dans les vallées, qu'elles forment, quantité d'arbrisseaux, et d'arbres d'une médiocre grandeur ; mais il y manque de l'eau, et nous n'en trouvâmes point tout le temps que nous marchâmes ; nous y vîmes sur la fin plusieurs morceaux de terre cultivée ; nous trouvâmes, un peu avant que d'y entrer, une forteresse de terre, qui est à présent presque entièrement ruinée, aussi n'y avait-il personne qui y demeurât. Je remarquai seulement qu'aux environs il y avait quelques terres labourées. Après avoir fait environ 25 ou 30 lys entre ces montagnes, nous entrâmes dans une autre plaine qui est assez agréable, et dans laquelle serpente un gros ruisseau, que je crois être celui-là même au bord duquel nous avions campé le jour précédent. Il coule toujours à l'ouest. Il y a dans cette plaine plusieurs arbres, quelques maisons de terre, où des Chinois esclaves des Tartares et envoyés pour peupler le pays, se sont établis et labourent les terres. Il y a aussi quelques tentes de Mongous et une méchante pagode de terre. Quelques endroits de cette plaine sont cultivés, d'autres fournissent de bons pâturages, d'autres sont secs et stériles. Notre camp s'étendait dans la plus grande partie de la plaine. Le temps fut fort beau et fort doux tout le jour, quoique sur les quatre heures il fit grand vent et qu'il tombât quelques gouttes de pluie ; mais aussitôt le temps redevint serein. Ce fut le vent de sud-ouest qui régna presque tout le jour. Le 14 nous fîmes 50 lys toujours à l'ouest, prenant tant soit peu du nord, et nous vînmes camper à dix lys de Quei hoa tchin ou Hou hou hotun en tartare. Nous marchâmes toujours dans une grande plaine large d'environ trois ou quatre lieues, et qui s'étend à perte de vue au sud-ouest et au sud. Elle a des montagnes assez hautes au nord et au nord-ouest, sur lesquelles il paraît des bois entiers : au sud-est et à l'est, elle n'a que