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par deux ou trois autres petits bourgs moins considérables. Un de ces bourgs est fort peuplé ; nous trouvâmes sur le chemin des forts et des tours à la même distance que les deux jours précédents, mais il n'y en a proprement que du côté du nord, et fort peu le long des montagnes qui sont au sud. A dix lys de Pao ngan finit cette grande vallée, qui sur la fin va en s'étrécissant peu à peu : elle est toute environnée de montagnes de part et d'autre, et il n'y a qu'un passage de 3 ou 400 pas pour en sortir. Ce passage est tout marécageux, je ne sais si c'est pour cette raison qu'on nous fit tourner autour d'une montagne extrêmement haute, à laquelle aboutit la vallée dont je parle. Cette vallée a environ 150 lys de longueur, et 18 ou 20 de largeur dans les endroits où elle en a le plus : mais ordinairement elle n'en a pas plus de 10 et beaucoup moins au commencement et à la fin : il ne paraît aucun passage dans les montagnes qui l'environnent dans sa longueur : celui qui est du coté de Peking est fermé, comme je l'ai dit, par les forteresses et les pans de muraille : celui qui est au nord-ouest, lequel s'avance vers la Tartarie, est étroit et difficile : il serait aisé de le fermer en faisant une forteresse à la tête du passage. A la vérité il y en a une, mais elle n'est que de terre et à demi ruinée. On voit une pagode sur un rocher escarpé qui couronne cette haute montagne, par laquelle se termine toute la vallée. Je vis des murailles et des maisons sur la cime de ce rocher. En tournant autour de cette montagne, nous trouvâmes un hameau habité par des Chinois, qui ont taillé les montagnes en amphithéâtres dans les endroits où il y a de la terre propre à être cultivée : après avoir passé ce hameau nous montâmes encore une colline, et ensuite nous descendîmes dans une petite vallée qui est derrière cette haute montagne, et qui n'est proprement qu'une gorge de montagnes : car elle n'a pas deux cents pas de largeur ; nous y trouvâmes deux belles fontaines, qui rendent cette petite langue de terre fertile, aussi est-elle pleine de saules et d'arbres fruitiers. J'y vis quantité d'abricotiers et de noyers. Il y avait là un village bien peuplé, et dans les campagnes de beaux grains et des légumes en abondance ; nous passâmes au travers de ce village, et nous suivîmes la vallée, le long de laquelle il y a un ruisseau qui vient des montagnes placées au côté du sud ; nous tournâmes premièrement à l'ouest, et ensuite au sud-ouest, et presque jusques au sud. Nous vînmes camper dans une petite plaine, le long d'une petite rivière nommée Yang ho ; la plus grande partie de cette plaine est cultivée : et quoiqu'on ne voulût point faire de dégâts dans la campagne, le camp ne laissa pas de s'étendre fort loin ; il fit grand chaud tout ce jour-là et vers les trois heures après midi le temps se couvrit. Lorsque nous fûmes arrivés au camp, une troupe de mandarins vinrent saluer les ambassadeurs : tous ceux des bourgs et des villes, proche desquelles nous avons passé, ne manquèrent pas de venir sur le chemin au-devant sont d'eux, revêtus de leurs habits de cérémonie, se mettant à genoux quand ils passaient