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lui répondit qu'il demeurât, et qu'il me ferait donner lui-même tout ce qui me serait nécessaire. Lorsque nous fûmes passés, l'empereur s'assit sur le bord de l'eau, et me fit asseoir à son côté, avec les deux fils des deux régulos occidentaux, et le premier colao de Tartarie, qu'il distinguait dans toutes les occasions.

Comme la nuit était belle, et que le ciel était serein, il voulut que je lui nommasse en langage chinois et européen, les constellations qui paraissaient alors sur l'horizon, et il nommait lui-même le premier celles qu'il connaissait déjà. Ensuite dépliant une petite carte que je lui avais présentée quelques années auparavant, il se mit à chercher quelle heure il était de la nuit par l'étoile du méridien, se faisant un plaisir de montrer à tout le monde, ce qu'il avait d'habileté dans les sciences. Ces marques de bienveillance, et d'autres semblables qu'il me donnait assez souvent, jusqu'à m'envoyer à manger de sa table, ces marques, dis-je, étaient si publiques et si extraordinaires, que deux oncles de l'empereur, qui portent le titre d'associés à l'empire, étant de retour à Peking, disaient que quand l'empereur avait quelque chagrin, ou qu'il paraissait un peu triste, il reprenait sa gaieté ordinaire dès qu'il me voyait. Je suis arrivé en parfaite santé à Peking le neuvième jour de juin fort tard, quoique plusieurs soient demeurés malades en chemin, ou soient revenus du voyage blessés et estropiés.