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longue ils le changent en une sorte de graisse blanche, qu’ils attachent aux branches de l’arbre.

Il y en a qui disent que c’est la fiente de ces insectes, qui s’attachant à l’arbre, forme cette cire ; mais ils se trompent. On la tire en raclant les branches dans la saison de l’automne ; on la fait fondre sur le feu, et l’ayant passée, on la verse dans l’eau froide, où elle se fige, et se forme en pains. Quand on l’a rompue, on voit dans les morceaux brisés, des veines comme dans la pierre blanche, ou congélation nommée pe che cao ; elle est polie et brillante : on la mêle avec de l’huile, et on en fait des chandelles. Elle est beaucoup supérieure à celle que font les abeilles.

Chi tchin dit : Ce n’est que sous la dynastie des Yuen qu’on a commencé à connaître la cire formée par des insectes. L’usage en est devenu fort commun, soit dans la médecine, soit pour faire des bougies. Il s’en trouve dans les provinces de Se tchuen, de Hou quang, de Yun nan, de Fo kien, de Tche kiang, de Kiang nan, et généralement dans tous les quartiers du Sud-Est. Celle qu’on ramasse dans les provinces de Se tchuen et d’Yun nan, et dans les territoires de Hen tcheou, et de Yung tcheou est la meilleure.

L’arbre qui porte cette cire, a les branches et les feuilles semblables à celles du tong tsin. Il conserve sa verdure durant toutes les saisons : il pousse des fleurs blanches, en bouquets, durant la cinquième lune ; il porte des fruits en bayes, gros comme le fruit du kin rampant.

Quand ils ne sont pas mûrs, ils sont de couleur verte ; et ils deviennent noirâtres, lorsqu’ils mûrissent, au lieu que le fruit du tong tsin est rouge. Les insectes qui s’y attachent sont fort petits. Quand le soleil parcourt les quinze derniers degrés des Gémeaux, ils se répandent en grimpant sur les branches de l’arbre ; ils en tirent le suc, et jettent par la bouche une certaine bave, qui, s’attachant aux branches encore tendres, se change en une graisse blanche, laquelle se durcit, et prend la forme de cire. On dirait que c’est de la gelée blanche que le froid a durcie.

Quand le soleil parcourt les quinze premiers degrés du signe de la Vierge, on fait la récolte de la cire, en l’enlevant de dessus les branches. Si l’on diffère à la cueillir, que le soleil ait entièrement parcouru ce signe, il est difficile de la détacher, même en la raclant.

Ces insectes sont blancs quand ils sont jeunes, et c’est alors qu’ils font leur cire. Quand ils deviennent vieux, ils sont d’un châtain qui tire sur le noir. C’est alors que formant de petits pelotons, ils s’attachent aux branches de l’arbre. Ces pelotons sont au commencement de la grosseur d’un grain de mil : vers l’entrée du printemps ils commencent à grossir, et à s’étendre. Ils sont attachés aux branches de l’arbre en forme de grappes, et à les voir, on dirait que l’arbre est chargé de fruits. Quand ils sont sur le point de mettre bas leurs œufs, ils font leur nid de même que les chenilles. Chacun de ces nids ou pelotons contient plusieurs centaines de petits œufs blancs.

Dans le temps que le soleil parcourt la seconde moitié du Taureau, on