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pois : prenez-en sept le jour de la fièvre, de grand matin, dans de la fleur d’eau de puits[1]. Prenez-en une seconde fois avant l’accès. Avec ce remède il ne faut rien donner de chaud au malade. Il a son effet sur-le-champ. Quelques-uns y font entrer du chin kio (levain divin) en même quantité que ces autres drogues.


Pour le ténesme qui procède du froid.

Quand le pouls du malade est faible, et presque tout absorbé, prenez du gin seng, et du ta fou tse, de chacun une once et demie. Il en faut une demie once à chaque prise ; plus, dix tranches de gingembre vert, quinze clous de girofle, et une pincée de bon riz. Vous ferez cuire le tout dans deux tasses d’eau, jusqu’à diminution de trois parts sur dix. Vous ferez prendre cette potion toute chaude et à jeun au malade. Six prises suffiront pour le guérir.


Pour un vieillard attaqué de ténesme, et épuisé.

Quand avec cette incommodité le malade ne peut ni boire ni manger, prenez de la poudre du gin seng de Chang tang, une once sur une demie-once de corne de cerf dépouillée de sa peau, qui aura été rôtie, broyée, et réduite en poudre. Faites-en avaler peu à peu au malade, à la saveur d’un bouillon de riz. On en donne trois prises chaque jour.


Pour les fièvres malignes.

Ce remède est excellent pour toutes sortes de personnes, hommes ou femmes, jeunes ou vieux, femmes enceintes ou non ; quoique la maladie soit griève, et menace d’une mort prochaine, que le pouls soit éclipsé, et que le malade ait perdu la connaissance, après sept jours de maladie, il n’y a personne qu’on ne puisse guérir par le moyen de cette recette, et d’une centaine de malades, on n’en manquera pas un. C’est pour cela qu’on appelle cette recette to ming san, c’est-à-dire, remède qui ramène une vie qui s’échappe.

Prenez une once de gin seng, que vous ferez cuire dans deux tasses d’eau à un feu violent jusqu’à diminution de la moitié : faites-la rafraîchir dans de l’eau de puits, puis donnez-la au malade à boire : peu de temps après il lui sortira une sueur de dessus le nez, le pouls lui reviendra, et il sera guéri à l’instant.

Sou tao cong, président d’une des six cours souveraines, dit : Je me suis servi de ce remède, pour secourir près de cent personnes. Lorsque j’étais gouverneur d’une ville du troisième ordre, la femme et les enfants

  1. C’est-à-dire, dans la première eau qui se tirera d’un puits qui aura reposé toute la nuit.