Page:Du halde description de la chine volume 3.djvu/609

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourra apprendre par cœur mille vers en un jour. Ce remède a encore la vertu de guérir les maladies causées par des vents, par un excès de chaleur, et par les phlegmes.


Pour la maladie que les Chinois appellent li hoen y tchi, et les Portugais pesadelo.

C’est une espèce de syncope, de léthargie, ou d’assoupissement, qui fait que l’âme semble se retirer de son siège. Ceux qui sont attaqués de cette maladie, s’imaginent pendant leur sommeil qu’ils ont quelqu’un couché à côté d’eux. Ils ne peuvent parler, ni par conséquent demander qu’on les soulage du poids qu’ils sentent sur la poitrine. Quand on dort, l’âme se retire dans le foie, siège de l’âme ; tant que le foie est vide d’esprits, l’âme ne retourne point dans sa demeure ordinaire ; et c’est ce qui a donné lieu de nommer cette maladie li hoen, éloignement de l’âme.

Pour guérir celui qui en est attaqué, prenez du gin seng, des dents de dragon, du tche fou lin rouge, de chacun le poids d’une drachme, que vous ferez bouillir dans une tasse d’eau jusqu’à diminution de la moitié. Vous y ajouterez une drachme de tchu cha minéral rouge bien pulvérisé. Donnez ce remède au malade lorsqu’il est prêt de dormir. Une prise suffit à chaque nuit. Au bout de trois jours le malade sentira du soulagement et de la joie.


Pour les palpitations de cœur, accompagnées de sueurs.

Quand le cœur manque d’esprits, préparez cinq drachmes de gin seng, et autant de tang couei. Prenez ensuite deux rognons de porc, que vous ferez cuire dans deux tasses d’eau, jusqu’à ce qu’elle soit réduite à une tasse et demie. Puis tirant les rognons, vous les couperez en petites tranches, que vous ferez bouillir, conjointement avec le gin seng et le tang couei que vous aurez préparé, jusqu’à ce que le tout soit réduit à huit parties de dix. Mangez ces rognons à jeun avec le bouillon. Après quoi, prenez le marc de cette composition : faites-le sécher au feu, et pulvérisez-le : vous en ferez des pilules avec de la poudre de chan yo[1] de la grosseur d’un bon pois. Il en faut prendre cinquante à chaque prise, à l’aide d’un peu de tisane de jujubes, et cela longtemps après le repas. Deux prises de ce remède le guériront. Il y en a qui y font entrer deux drachmes d’encens.


Pour les fièvres qui viennent d’inanition.

Il faut prendre du gin seng de Chang tang, du tchai hou d’Yin tcheou,

  1. C’est une espèce de racine.