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du ventricule ; il rétablit les esprits vitaux et animaux. C’est un contre-poison contre le venin tiré des pierres et des métaux. Ceci est de Ta ming.

Il fortifie les poumons débilités ; il remédie à la respiration faible et précipitée, à l’asthme et à la courte haleine. Il dissipe les chaleurs de cœur, de poumons, de rate, et d’estomac. Il apaise la soif, et produit de la lymphe dans le sang. En un mot, il est bon contre toutes sortes de maladies de l’un et de l’autre sexe, quand elles proviennent de défaut d’esprits et de faiblesse. Il guérit les fièvres accompagnées de sueurs. Il est bon contre les vertiges et les éblouissements, contre les douleurs de tête, contre le dérangement d’estomac et les vomissements, contre les fièvres intermittentes, contre la diarrhée et les ténesmes invétérés, contre les épuisements de force et lassitude, contre les vents et chaleurs d’entrailles, contre les crachements et les vomissements de sang, contre le flux de sang, et contre toutes sortes de maladies de femmes, tant avant qu’après la grossesse.


Recettes.

Il y en a neuf anciennes ; et soixante-huit nouvelles.


Électuaire du gin seng.


Prenez dix onces de gin seng, coupez-le par petites tranches ; mettez-le infuser dans vingt porcelaines médiocres d’eau de fontaine ou de rivière, jusqu’à ce qu’il en soit pénétré, et versez le tout dans un vase d’argent ou de pierre ; faites-le bouillir à un feu lent de bois de noyer ou de mûrier, jusqu’à consomption de la moitié de l’eau. Puis ayant tiré ce qui reste de suc, versez sur le marc dix porcelaines médiocres d’eau, faites les bouillir jusqu’à ce qu’elles soient réduites à cinq. Prenez ce suc, et ajoutez cinq tasses d’eau aux dix porcelaines que vous avez auparavant tirées. Faites les bouillir à petit feu, jusqu’à ce qu’il se forme un électuaire, que vous serrerez dans un vase. Servez-vous de cet électuaire, en délayant une dose convenable dans un bouillon propre à la maladie qui surviendra.

Tan ki dit : Un homme tout à fait affaibli par la débauche, était tombé dans une maladie incurable : par le moyen de bouillons, faits avec du gingembre vert, et de l’écorce d’un fruit, appellé cou pi[1], où je fis délayer de l’électuaire de gin seng, je le guéris parfaitement.

Tching hiong était attaqué d’une espèce de ténesme que lui avait causé un excès de débauche. Il tomba tout à coup en syncope, et perdit le sentiment. Il avait les mains extraordinairement roides, et les yeux éteints : il sortait de son corps une sueur abondante. Les phlegmes faisaient dans sa gorge le même bruit que fait une scie en mouvement. Il

  1. Orange.