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de la vessie ; du rein droit, à l’égard de ce qu’on nomme les trois tsiao, foyers ou étuves ; et du poumon à l’égard des gros intestins.

On tâte le pouls à trois endroits de chaque bras : à chacun de ces endroits le pouls se peut distinguer en pouls superficiel ou élevé, pouls profond, et pouls mitoyen, ce qui donne pour chaque bras neuf combinaisons différentes. Au reste, le pouls mitoyen est celui sur lequel il faut régler son jugement par rapport aux autres.

Celui qui tâte le pouls, doit avoir lui-même le corps et l’esprit dans une situation tranquille. Il faut de plus qu’il ait actuellement beaucoup d’attention, sans admettre d’autres pensées, et que même le mouvement de systole et de diastole soient en lui dans une juste température. Alors appliquant doucement les doigts sur la peau sans presser, il examinera ce qui regarde les six fou. Ensuite, appuyant un peu davantage, en sorte qu’il ne touche pas simplement la peau, comme auparavant, mais qu’il sente sous les doigts les chairs, il examinera s’il trouve ou non aux pouls qu’il tâte une juste modération ; puis appuyant ferme les doigts jusqu’à sentir les os du bras, il examinera les pouls des cinq tsang. Enfin il examinera si le pouls cesse de battre ou non ; s’il est vite ou lent, et combien il bat de fois dans l’espace d’une inspiration et d’une expiration.

Quand on trouve au pouls cinquante battements sans qu’il s’arrête, c’est santé : s’il s’arrête avant que d’avoir battu cinquante fois, c’est maladie. Et l’on juge du mal plus ou moins pressant, par le nombre des battements après lesquels le pouls s’arrête.

Si au bout de quarante battements le pouls s’arrête, un des cinq tsang est gâté. Ceux dans qui cela se trouve, rarement passent quatre ans. Si c’est après trente battements que le pouls s’arrête, on ne passe guère trois ans. Si le pouls s’arrête au bout de vingt battements, on n’a guère que deux ans à vivre. Que si l’on trouve qu’il s’arrête encore plutôt, c’est encore pis, et c’est signe d’un mal très pressant.

Dans ce mal, tout pressant qu’il est, il y a du plus et du moins. Par exemple, si après deux battements le pouls s’arrête, le malade ordinairement meurt au bout de trois ou quatre jours. Si le pouls s’arrête après trois battements, le malade peut vivre encore six ou sept jours ; et si c’est au bout de quatre battements que le pouls s’arrête, le malade ordinairement ne passe pas huit jours. Ainsi du reste à proportion. On fonde encore des pronostics sur l’opposition du pouls avec l’état présent de celui auquel on le tâte : par exemple, un homme ne sent point de mal, et même paraît robuste, on lui trouve un pouls de malade, feou, kin, fa, superficiel, trémuleux court, aigre, dit le commentaire, il marche vers le tombeau[1].

De même, si tâtant le pouls à un homme, qui est actuellement maladif, vous lui trouvez le pouls d’un homme robuste, c’est un homme mort[2].

  1. Dans quelque temps, dit le commentaire il tombera malade, et probablement en mourra.
  2. Fort et regorgeant, dit le commentaire.