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Le quatrième est le pouls nommé tsou, serré, pressé. C’est quand sous les trois doigts, soit qu’on appuie peu ou beaucoup, on trouve le pouls très précipité, mais comme s’arrêtant au carpe, de telle manière que dans sa précipitation il cesse une fois tout à coup de battre, puis recommence. Ce pouls est d’un fâcheux pronostic : s’il se change bientôt en mieux, le malade pourra revenir de sa maladie, mais s’il continue en cet état, la mort est proche : du moins n’y a-t-il point de remède humain : il n’y a que le Ciel qui lui puisse sauver la vie.

Le cinquième est le pouls nommé kié, embrouillé, embarrassé. C’est quand le pouls se sentant sous les doigts d’une lenteur médiocre, il manque tout à coup un battement, puis revient avec une espèce d’impétuosité peu réglée, comme s’il n’avait pu continuer, sans s’arrêter, pour ainsi dire, afin de prendre haleine, et se débarrasser. Il indique obstruction à la région de l’estomac, d’où il s’ensuit pesanteur et engourdissement dans tous les membres, et assez souvent violente colique. Le mal vient d’excès de chaleur aux trois tsiao, ou étuves. Corrigez doucement cette intempérie, le mal cessera.

Le sixième se nomme tai, qui signifie succession, changement de génération, substitution, etc. C’est quand ayant senti sous les doigts le pouls se mouvoir assez irrégulièrement, on le sent tout à coup s’élever, et comme rétrograder, au lieu de continuer sa route. En ce cas-là, le visage devient livide et abattu, on ne peut parler, c’est épuisement total des esprits vitaux, un vent malin les a entièrement dissipés[1].

Le septième s’appelle lao, dur. C’est lorsque ne le pouvant sentir en tâtant légèrement, appuyant ensuite davantage, on le découvre, mais si peu régulier, si peu marqué, qu’il semble tenir tantôt du profond et du fuyant, tantôt du plein et du long, tantôt du petit, mais trémuleux, conservant cependant toujours certaine tension ou dureté, qui est son propre caractère.


NOTE.

Ailleurs on le nomme , et on compare la sensation qu’il fait sous les doigts à celle qu’y fait la peau d’un tambour, sur laquelle on appuie. Il indique plénitude interne et resserrée par l’impression fâcheuse d’un froid étranger sur les parties externes, qui étaient trop épuisées pour y résister. De là douleurs internes, comme dans les os. Bientôt après la peau change de couleur, survient difficulté de respirer, enfin oppression continuelle de poitrine, causée par le combat du feu interne et de l’eau qui est au-dehors. Laissez-là tous les remèdes. Demandez au Ciel la guérison, ou bien n’en espérez rien.

  1. L’âme, ajoute le commentaire, n’a plus où loger.