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a engourdissement et douleur, d’abord interne, et qui gagne bientôt au-dehors[1].


Observations sur les neuf pouls dits tao, et leurs indications.


NOTE.

La lettre tao signifie entre autres choses, façon, manière, chemin, etc. Peut-être examine-t-on ici neuf manières ou neuf propriétés qui se peuvent trouver indifféremment tantôt aux pouls nommés piao externes et plus sensibles, tantôt aux pouls nommés li plus internes et moins sensibles.


TEXTE.


Le premier de ces neuf pouls est celui qu’on nomme tchang, long. C’est lorsque les trois doigts étant placés sur les trois endroits ordinaires, on sent comme un seul pouls continu et allongé, le pouls de l’extrémité du cubitus passant plus loin que sa place ordinaire, et celui de la jointure en faisant autant. Ce pouls en général indique chaleur trop grande, et inquiétude, tant pendant le sommeil, qu’en d’autres temps. Le poison ou la malignité de ce feu se fait sentir aux parties nobles, et vient de l’intempérie des trois tsiao, foyers ou étuves. Il faut dissiper cette intempérie chaude par les sueurs.

Le second est le pouls nommé toan, court. C’est quand chacun des trois pouls, par exemple, celui de l’extrémité du cubitus, et ainsi des autres, ne remplit pas exactement sa place ordinaire. Il indique épuisement, d’où suivent malins frissons, humeurs froides dans le ventre, qui empêchent la chaleur naturelle de se partager comme il faut, et la retiennent comme prisonnière, d’où suivent des digestions fort imparfaites. Il faut tendre à évacuer ces humeurs.

Le troisième est le pouls nommé hiu, vide ou épuisé. C’est lorsque sous les doigts, soit qu’on appuie ferme, ou qu’on touche légèrement, on sent le pouls insuffisant, et comme vide ou épuisé. Il indique grande faiblesse, frayeurs, défaillances, disposition à l’épilepsie, surtout s’il se trouve aux enfants. En quelque personne qu’il se trouve, s’il est tel aux trois endroits ordinaires, le sang ne peut acquérir la perfection qui lui convient pour la nourriture des parties intérieures et les plus essentielles du corps, lesquelles manquant ainsi d’un aliment convenable, il s’y fait des fermentations malignes et inquiétantes. La cure doit tendre à rétablir, s’il se peut, ou du moins à soutenir la chaleur naturelle aux trois tsiao, foyers ou étuves.

  1. Le malade en meurt, dit le commentaire.