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DE LA
MÉDECINE
DES CHINOIS.


On ne peut pas dire que la médecine ait été négligée par les Chinois. Ils ont une infinité de livres d’anciens auteurs qui en traitent, et ils s’y sont appliqués dès la naissance de leur empire.

Mais comme ils avaient peu de connaissance de la physique, que nullement versés dans l’anatomie, ils ne connaissaient guère l’usage des parties du corps humain, ni par conséquent les causes des maladies, et que leur science ne roulait que sur un système peu sûr de la structure du corps humain, il n’est pas surprenant qu’ils n’aient point fait le même progrès dans cette science, qu’y ont fait nos médecins d’Europe.

Cependant l’étude de la médecine ne laisse pas d’être considérable parmi ces peuples, non seulement à cause de l’utilité qu’on en retire pour la conservation de la vie, et le rétablissement de la santé ; mais encore parce qu’ils sont persuadés que c’est une connaissance qui a une liaison très étroite avec celle des mouvements du ciel. Il y avait autrefois des écoles impériales de médecine. Les médecins qui sont maintenant les plus estimés, sont ceux qui ont reçu de père en fils les connaissances qu’ils ont.

Les Chinois mettent deux principes naturels de la vie : la chaleur vitale et l’humide radical, dont les esprits et le sang sont les véhicules. Ils donnent le nom d’Yang à la chaleur vitale, et celui d’Yn à l’humide radical : et comme c’est de ces deux noms unis ensemble, qu’ils ont fait celui de l’homme, qui se dit Gin en leur langue, c’est aussi des traits ou figures de ces deux mots joints ensemble, qu’ils forment le caractère ou la figure du nom de l’homme, et ils disent d’une manière symbolique, que comme la division et la séparation de ces deux traits détruisent la figure du nom de l’homme, la division de ces deux principes détruit pareillement la vie de l’homme.

Les deux principes de vie se trouvent, selon eux, dans toutes les parties