Seigneur, je m’en vais le battre. (Il prend un bâton.)
Tching yng, tu as choisi un bâton si petit, qu’il semble que tu crains de lui faire mal ; sûrement tu crains qu’il ne parle.
Il faut en prendre un plus gros.
Arrête : tu ne prenais d’abord qu’une baguette, présentement tu prends une barre ; en deux coups tu l’aurais assommé, et il mourrait ainsi sans rien avouer.
Vous me dites de prendre un bâton : j’en prends un petit ; j’en prends un autre, vous dites qu’il est trop gros : comment donc faut-il faire ?
Prends-en un de moyenne taille, et donne sur ce coquin-ci, de manière qu’il le sente : misérable vieillard, sais-tu que c’est Tching yng qui te frappe.
Avoue tout. (Il le bat par trois fois.)
Je suis rossé de coups : ces derniers sont les plus rudes ; qui me les a donnés ?
C’est Tching yng.
Quoi ! Tching yng me frapperait ainsi ?
Seigneur, n’écoutez pas ce vieillard ; il ne sait ce qu’il dit.
(Il chante.) Qui m’a si cruellement battu ? O Tching yng, que t’ai-je fait ? Suis-je donc ton ennemi, pour me traiter de la sorte ?