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SCÈNE III.
TOU NGAN COU, TCHING YNG, SOLDATS.


TOU NGAN COU.


Qui es-tu ?


TCHING YNG.


Je suis un pauvre médecin : je m’appelle Tching yng.


TOU NGAN COU.


Où dis-tu que tu as vu l’orphelin Tchao ?


TCHING YNG.


Dans le village Liu liu tai ping, et c’est le vieux Kong lun qui le tient caché chez lui.


TOU NGAN COU.


Comment as-tu pu savoir cela ?


TCHING YNG.


Kong lun est de ma connaissance ; j’étais allé chez lui, et je vis par hasard dans sa chambre où il couche, un enfant sur un riche tapis : je dis alors en moi-même, Kong lun a plus de soixante-dix ans, il n’a ni fils, ni fille, d’où est venu celui-ci ? Je lui découvris ma pensée ; cet enfant, lui dis-je, ne serait-il point l’orphelin qu’on cherche tant ? Je pris garde que le vieillard changea de couleur, et qu’il ne pût rien répondre ; voilà d’où j’ai conclu, Seigneur, que l’enfant dont vous êtes en peine, est chez le vieux Kong lun.


TOU NGAN COU.


Va, coquin : crois-tu pouvoir m’en faire accroire ? Tu n’as eu jusqu’ici aucune haine contre le bon homme Kong lun, pour quelles raisons viens-tu l’accuser d’un si grand crime ? Est-ce par affection pour moi ? Si tu me dis la vérité, ne crains rien ; mais si tu mens, tu es un homme mort.


TCHING YNG.


Retenez, Seigneur, votre colère pour un moment, et daignez écouter ma réponse. Il est vrai que je n’ai aucune inimitié avec Kong lun ; mais quand j’ai su que vous ordonniez qu’on vous apportât tous les petits enfants du royaume pour les faire mourir, alors dans la vue de sauver d’une part la vie à tant d’innocents, et d’une autre part me voyant à l’âge de