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élévations des pôles de chaque province, l’heure et les minutes des conjonctions et des oppositions du soleil et de la lune ; c’est-à-dire, les nouvelles et les pleines lunes, les premiers et les derniers quartiers que les astronomes nomment les quadratures de cet astre, l’heure et les minutes de l’entrée du soleil dans chaque signe, et chaque demi-signe du Zodiaque. Car les Chinois, ainsi que je l’ai dit, et que je l’expliquerai plus bas, distinguent autrement que nous les constellations, et font vingt huit signes du zodiaque, auxquels ils donnent autant de noms différents.

Le second calendrier est celui des mouvements des planètes, qui sont observés exactement pour chaque jour, de la manière dont ils doivent paraître dans le ciel. C’est un livre semblable aux éphémérides d’Argolus, qui marquent tous les jours le lieu du ciel où se trouve chaque planète, avec un calcul exact des heures et des minutes de leur progrès. Ils y ajoutent pour chaque planète la distance qu’elle a avec la première étoile de la constellation la plus prochaine des vingt-huit qui distinguent parmi eux tout le ciel, et ils marquent les degrés et les minutes de cette distance. Ils mettent aussi le jour, l’heure, et les minutes auxquelles chaque planète entre dans chaque signe ; mais on n’y marque point d’autres aspects que les seules conjonctions.

Le troisième calendrier qui se présente seulement à l’empereur et manuscrit, contient toutes les conjonctions de la lune avec les autres planètes, et les approches des étoiles fixes dans l’étendue d’un degré de latitude avec leurs justes distances : ce qui demande une grande exactitude dans les calculs et les supputations.

C’est pourquoi tous les jours et toutes les nuits de l’année, il y a cinq mathématiciens sur la tour qui observent continuellement le ciel. L’un considère attentivement ce qui se passe du côté du zénith, l’autre a les yeux tournés du côté de l’orient ; le troisième vers l’occident ; le quatrième au midi, et le dernier au septentrion, afin d’être exactement instruits de ce qui se passe aux quatre parties du monde. Ils en doivent tenir un compte exact, qu’ils présentent tous les jours aux présidents du tribunal des mathématiques, et par eux à l’empereur. Leurs observations sont marquées par des écrits et des figures, avec le nom et le seing de ceux qui les ont faites, et de l’heure à laquelle ils les ont faites.

L’année des Chinois commence par la conjonction du soleil avec la lune, ou par la nouvelle lune la plus proche du quinzième degré d’Aquarius, qui est selon nous un signe où le soleil entre vers la fin de janvier, et y demeure presque tout le mois de février. Ils font de ce point là le commencement de leur printemps. Le quinzième degré du Taureau est le point qui détermine pour eux le commencement de l’été ; le quinzième du Lion, celui de l’automne ; et le quinzième du Scorpion celui de l’hiver.

Ils ont douze mois lunaires entre lesquels il y en a de petits, qui ne sont que de vingt-neuf jours, et de grands, qui sont de trente. Tous les cinq