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jeu, la promenade, les visites particulières, ou s’ils assistaient à des assemblées publiques. Ils n’ont de divertissements, que ceux qu’ils peuvent prendre dans l’intérieur de leur palais.




Du gouvernement militaire, des forces de l’empire, des forteresses, des gens de guerre, de leurs armes, et de leur artillerie.


Comme il y avait autrefois en France des chevaliers d’armes, et des chevaliers ès lois, il y a à la Chine des docteurs lettrés, et des docteurs militaires : nous avons parlé des premiers, sur qui roule tout le gouvernement de l’État : il faut maintenant faire connaître les seconds, qui sont destinés à maintenir la tranquillité de l’empire, à tenir les voisins dans le respect, et à étouffer ou prévenir les révoltes.

Les mandarins d’armes ou officiers de guerre, doivent passer par divers examens, de même que les mandarins de lettres, et donner des preuves de leur force, de leur adresse, et de leur expérience dans l’art militaire. Ainsi il y a parmi eux trois degrés où ils doivent parvenir, celui de bachelier, celui de licencié, et celui de docteur aux armes. C’est dans la capitale de chaque province, que se fait l’examen des bacheliers, pour être licenciés de la manière que je l’ai expliqué ailleurs.

Il y a à Peking cinq tribunaux des mandarins d’armes, qui s’appellent ou fou, c’est-à-dire les cinq classes ou troupes de mandarins de guerre.

La première classe, est celle des mandarins de l’arrière-garde, appelle heou fou.

La seconde, est des mandarins de l’aile gauche, qui se nomme tso fou.

La troisième, des mandarins de l’aile droite, nommée yeou fou.

La quatrième, des mandarins de l’avant-garde du corps de bataille, qu’on nomme tchong fou.

La cinquième, des mandarins de l’avant-garde, appelée tsien fou.

Ces cinq classes ont à leur tête un chef et deux assesseurs : ils sont du premier ordre des mandarins. On choisit ordinairement pour ces postes, de grands seigneurs de l’empire, et ce sont eux qui commandent les officiers de la cour, et tous les soldats.

Ces cinq tribunaux dépendent d’un tribunal suprême de la guerre, appelle jong tching fou. Le chef est un des plus grands seigneurs de l’empire. Son autorité s’étend sur ces cinq tribunaux, et sur tous les officiers et les soldats de la cour : mais pour prévenir l’abus qu’il pourrait faire d’un pouvoir si étendu, et qui le rend le maître de tant de troupes, on lui a donné pour assesseur un mandarin de lettres, qui a le titre de surintendant des armes, avec deux inspecteurs nommés par l’empereur, qui