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Kiang ké originaire de Tsi était fort pauvre mais fort vertueux. Il se distingua surtout par sa piété envers sa mère qui était veuve. Tout son quartier le loua si fort aux magistrats que l’empereur en fut instruit et le fit ta fou[1]. Kiang ké devenu infirme, obtint au bout de quelque temps la permission de se retirer en son pays. Il ne fut pas oublié dans sa retraite. Tchang ti donna en sa faveur un ordre conçu en ces termes.


Il y a quelque temps qu’un des ta fou, Kiang ké s’est retiré pour cause de maladie. Je souhaite fort d’être instruit de l’état de sa santé. La piété filiale, principe et fondement des autres vertus, en est aussi comme le couronnement. est celui qui sous mon règne s’est le plus distingué par cet endroit. Cet ordre reçu, qu’on lui fournisse du grenier public mille mesures de grain. Qu’à la huitième lune de chaque année le magistrat du lieu lui donne du vin et un mouton, et s’informe de ma part comment il se porte. S’il lui arrive accident[2], que dans les cérémonies ordinaires on emploie un animal du second ordre.


Ho ti quatrième fils de Tchang ti, fut son successeur. Lorsqu’il monta sur le trône, l’impératrice sa mère, conformément aux intentions du feu empereur, publia la déclaration suivante.


L’empereur Hiao vou ayant à punir Ou[3] et Yué, pour fournir aux frais de la guerre, mit en parti le sel et le fer. Les invasions fréquentes des barbares ont été cause que cela s’est continué depuis. Le feu empereur s’est appliqué à diminuer les corvées et les impôts. Quant au parti du sel et du fer le trouvant établi depuis si longtemps, et n’étant pas d’ailleurs

  1. Rang d’honneur considérable à la cour.
  2. C’est-à-dire, s’il vient à mourir, mais il est de la politesse chinoise d’éviter cette expression.
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