qu’on lui retranchât ses pensions d’un an. Je ne vois pas malgré cela qu’il travaille à se corriger, ni qu’il témoigne être sensible aux calamités publiques ! Qui connaîtra les sujets, dit-on ordinairement, si ce n’est le prince ? Je connais en effet mes gens, et mes parents mieux que les autres. Non, quoiqu’on en puisse dire, je ne veux point m’éloigner des sages vues du feu empereur, ni dégénérer de la vertu de feu mon père[1]. Je n’ai garde de renouveler ce qui a déjà une fois fait tomber la dynastie Han.
Depuis longtemps, c’est une coutume de faire vang ou rois les fils de l’empereur, et heou les frères de l’impératrice. L’un n’est guère moins établi que l’autre. Votre modestie et votre désintéressement vous font honneur, il est vrai : mais pourquoi m’empêcher d’être aussi libéral, et aussi bienfaisant que mes ancêtres ? De trois oncles maternels que je voudrais faire heou, un est déjà fort âgé, un autre est infirme. Ainsi, quelles suites y a-t-il à craindre ? Si vous ne vous relâchez, vous me ferez, je vous l’avoue, une peine extrême. Ainsi je vous prie de consentir que sans délai cela se fasse.
Ce n’est pas à la légère, et sans y avoir bien pensé, que j’ai fait ma précédente déclaration. Je ne cherche point à faire valoir ma modestie au préjudice de votre libéralité. Ce que j’ai en vue, c’est l’avantage réel et solide des deux maisons. Autrefois l’impératrice Teou[2] proposa de faire heou le frère aîné de l’impératrice Ouang[3]. Kao tsou, dit Ya fou, en s’y opposant, régla qu’on n’élèverait à cette dignité que des personnes de la famille régnante, ou de quelqu’une des familles à qui elle aurait d’extrêmes obligations. Or quels sont les