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Une glose dit que Tan ayant reçu cet écrit, l’ouvrit, le lut, et sur-le-champ s’étrangla.


Déclaration de l’empereur Suen ti, portant ordre qu’on lui présente des gens qui se soient distingués par la piété filiale.


Étant aussi persuadé que je le suis de mon insuffisance et de mon peu de lumières, je tâche d’y suppléer par une attention continuelle sur les besoins de mon empire, et je m’en occupe jour et nuit. La juste crainte que j’ai de déshonorer mes ancêtres, m’a fait appeler à mon secours des gens de réputation et de mérite. Malgré cela, et les autres moyens que j’ai pu prendre, je n’ai point réussi jusqu’à présent à bien réformer les mœurs. Faisant aujourd’hui attention à ce que la tradition nous apprend, que la piété filiale est la base des vertus, j’ordonne que de chaque gouvernement on me présente quelqu’un qui se distingue dans la pratique de cette vertu. Je veux honorer chacun d’eux, et l’avancer selon sa capacité.

Sur cette déclaration, l’empereur Cang hi dit : Les Han succédaient immédiatement aux Tsin, c’est-à-dire, à un temps de troubles et de corruption. Rien par conséquent ne pressait plus que de réformer les mœurs, et d’animer à la vertu. Aussi voit-on que depuis Ven ti, Vou ti, et les autres, les Han s’y appliquaient fort.


Autre déclaration de l’empereur Suen ti, portant exemption des corvées pour ceux qui venaient de perdre leur père ou leur mère.


Un bon moyen pour retenir doucement les peuples dans l’obéissance et la soumission, c’est de leur inspirer une grande estime pour la piété filiale. Or il arrive aujourd’hui que sans avoir égard à ceux qui ont le malheur de perdre leur père ou leur mère, on occupe indifféremment les peuples aux corvées qui se présentent : de sorte qu’un pauvre fils ne peut rendre tranquillement les derniers devoirs à ses parents. Pour peu qu’il ait de piété, cette violence doit lui percer le cœur. J’en ai compassion, et j’ordonne que quiconque vient à perdre son père ou sa mère, son grand-père ou sa grand-mère, soit aussitôt exempt des corvées, afin qu’il puisse leur procurer des funérailles convenables, et s’acquitter librement de tous les devoirs d’un bon fils.