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grand père et son père King ti, mais il n’imita pas leur économie. Il épuisa son trésor par mille dépenses, et sur la fin de son règne il s’en trouva mal.


Tchao ti le plus jeune des enfants de Vou ti lui succéda. Je ne trouve de lui dans ce livre que deux pièces, encore la première est-elle bien courte. En voici l’occasion. On lui présenta comme gens d’un mérite singulier, d’une vertu exemplaire, et d’une grands capacité, Han fou, et quatre autres : mais on lui représenta en même temps qu’ils souhaitaient de vivre retirés, et de ne point entrer dans les charges, qu’ils priaient Sa Majesté de le trouver bon. Sur cela Tchao ti expédia un ordre en ces termes.


J’aime autant Han fou, etc. que je les estime : tout dignes qu’ils sont des grands emplois, je veux bien leur en épargner les peines. Je consens donc que libres de ces soins, ils s’emploient par leurs discours et par leurs exemples, à faire fleurir chacun dans leur pays, toutes les vertus, et principalement la piété filiale. Pour leur témoigner mon estime, j’ordonne qu’au commencement de chaque année, les officiers du lieu, de ma part, et à mes frais, fassent un présent à chacun d’eux. S’il leur arrive malheur[1], je veux qu’on fournisse aussi de ma part[2] une couverture et des habits convenables et que pour les cérémonies accoutumées, on use d’un animal du second ordre.

Sur cet ordre de Tchao ti, l’empereur Cang hi dit : Se priver ainsi à propos de quelques bons officiers, c’est y gagner. Leurs discours et leurs exemples forment un grand nombre de gens capables et vertueux.

  1. Le sens est, si quelqu'un d'eux vient à mourir ; mais le Chinois évite cette expression.
  2. C'est que le cercueil à la Chine se garnit à peu près comme un lit, et qu'on y met le corps mort bien habillé.