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pas sur la même ligne que lui, mais qu’il se tienne un peu derrière. Si le maître s’appuie sur son épaule, pour lui dire quelque chose à l’oreille, que de la main il se couvre la bouche, pour ne point l’incommoder par son haleine.

Si vous êtes assis auprès de votre maître, et qu’il vous fasse quelque question, ne prévenez point par votre réponse ce qu’il a à vous dire, et ne lui répondez que quand il aura fini de parler. S’il vous interroge sur le progrès que vous avez fait dans votre étude, levez-vous aussitôt, et tenez-vous debout tout le temps que vous lui répondrez.

Quand vous êtes à la table de votre maître, ou d’une personne âgée, et qu’il vous présente une tasse de vin, tenez-vous debout pour la boire : ne refusez rien de ce qu’il vous donnera ; et s’il vous ordonne de demeurer assis, obéissez. Si vous êtes assis à côté d’une personne considérable, et que vous aperceviez en lui quelque inquiétude ; par exemple, qu’il se tourne de côté et d’autre dans son fauteuil, qu’il remue les pieds, qu’il examine l’ombre du soleil, pour voir quelle heure il est, prenez aussitôt congé de lui, en demandant la permission de vous retirer. Toutes les fois qu’il vous interroge, levez-vous pour lui répondre.

Si vous entretenez quelqu’un qui soit au-dessus de vous, ou par sa dignité, ou par ses grandes alliances, ne lui demandez point quel âge il a : si vous le rencontrez dans la rue, ne lui demandez point où il va : si vous êtes assis auprès de lui, soyez modeste, ne regardez point de côté et d’autre, ne gesticulez point, ne remuez point votre éventail. Les disciples de Confucius rapportent que quand leur maître assistait à quelque grand festin, il ne quittait la table, qu’après les personnes qui étaient plus âgées que lui.


PARAGRAPHE V.


Du devoir des amis.


Un homme qui veut sérieusement acquérir la sagesse, ne choisit pour amis, que ceux dont les discours et les exemples peuvent le faire avancer dans la vertu et dans les lettres.

Le devoir de deux amis consiste à se donner réciproquement de bons conseils, et à s’animer l’un l’autre à la pratique de la vertu.

Il y a trois sortes d’amis, dont la liaison et la société ne peuvent manquer d’être pernicieuses : des amis vicieux, des amis dissimulés, des amis causeurs et indiscrets. Quand vous recevez une personne dans votre maison, ne manquez pas à chaque porte de l’inviter à passer le premier. Quand vous êtes arrivé à la porte de la salle intérieure, demandez-lui la permission d’entrer d’abord, pour arranger les chaises ; ensuite venez le prendre, et conduisez-le avec honneur à sa place, qui sera toujours à votre gauche. L’hôte ne doit pas