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aucun objet tant soit peu déshonnête ; qui parmi ceux de son âge ne fréquente que les plus sages et les plus vertueux ; qui ne parle qu’à propos, et toujours d’une manière respectueuse ; je juge alors qu’infailliblement il fera de grands progrès dans la sagesse et la vertu.





CHAPITRE SECOND.


Des cinq devoirs.


PARAGRAPHE I.
Des devoirs du père et du fils.


Il cite le livre des rits, qui entre dans le plus grand détail de tout ce que doit faire un fils, pour marquer sa soumission et son amour à l’égard de son père et de sa mère. Il doit se lever de grand matin, se laver les mains et le visage, s’habiller proprement, afin de ne paraître devant son père que dans la décence convenable, entrer dans sa chambre avec une grande modestie, demander comment il se porte, lui donner de l’eau pour se laver les mains, et lui présenter la serviette pour les essuyer, enfin lui rendre tous les petits services qui marquent son attention et sa tendresse.

Quand un aîné est parvenu par son mérite à quelque dignité considérable, et qu’il va rendre visite au chef de sa famille, qui est d’une condition médiocre, qu’il n’entre point dans sa maison avec le faste et la magnificence convenable à son rang ; mais qu’il laisse ses chevaux et ses domestiques à la porte, et qu’il affecte un air très modeste, afin de ne point faire croire à cette famille qu’il veut lui insulter, en faisant parade de ses honneurs et de son opulence.

Tseng, disciple de Confucius, parle ainsi : si votre père et votre mère vous aiment, réjouissez-vous, et ne les oubliez pas ; s’ils vous haïssent, craignez, et ne les fâchez pas : s’ils font quelque faute, avertissez-les, et ne leur résistez pas.

On lit dans le livre des rits : si votre père ou votre mère fait quelque faute, employez les paroles les plus douces et les plus respectueuses pour les en avertir. S’ils rejettent vos avis, ne cessez pas de les respecter comme auparavant. Cherchez ensuite quelque moment favorable pour les avertir de nouveau car il vaut mieux être importun, que de les voir décriés dans toute une ville. Que si ce nouvel avis les irrite, et qu’ils en viennent jusqu’à vous frapper, ne vous fâchez point contre eux, et continuez de leur rendre le même respect et la même obéissance.

Un fils, à quelque état d’indigence qu’il soit réduit, ne doit jamais vendre les vases dont il s’est servi aux obsèques de son père : quoiqu’il soit tout