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les actions ordinaires qu’elle s’exerce ; que quand elle est bien établie dans un royaume, on n’y voit ni troubles, ni procès, ni querelles ; et que, quand la paix règne dans chaque famille, tous les sujets d’un prince sont doux, équitables, ennemis de tout différend, et de toute injustice.

Dans le huitième, il fait voir quel exemple du respect filial, donné par l’empereur, ne manque jamais d’être imité par les seigneurs et les Grands de l’empire ; que les mandarins se forment sur la cour ; et que les peuples imitent de même les mandarins ; et qu’ainsi la conduite de l’empereur influant sur tous les membres de l’État, tout y est soumis, les lois sont observées, et les mœurs sont réglées.

Dans le neuvième, Tseng demande à Confucius s’il n’y a pas quelqu’autre vertu plus grande que le respect filial. Confucius lui répond, que comme de toutes les choses produites rien n’est plus noble que l’homme ; de même la plus excellente de toutes les actions de l’homme, c’est celle par laquelle il honore et respecte ses parents ; que le père est par rapport à son fils, ce que le Ciel est par rapport aux choses produites, et que le fils est à regard de son père, ce que le sujet est à l’égard de son roi ; que celui qui n’aime point ses parents, pèche contre la raison, et que celui qui manque à les honorer, pèche contre l’honnêteté ; qu’un roi qui veut trouver de la soumission et de l’obéissance dans les peuples, ne doit rien faire de contraire à la raison ni à l’honnêteté, parce que ses actions servent de règle et de modèle à ses sujets, qui ne lui seront soumis et obéissants, qu’autant qu’ils auront de soumission et d’obéissance à leurs parents.

Dans le dixième, il rapporte cinq devoirs de ce respect filial. Celui qui honore véritablement ses parents, dit-il, doit 1° Les honorer dans l’intérieur de la maison. 2° Se faire un plaisir de leur procurer tout ce qui est nécessaire à leur subsistance. 3° Faire paraître dans son air et sur son visage, la tristesse qu’il ressent dans le cœur, lorsqu’ils sont malades. 4° Prendre des habits de deuil à leur mort, et observer toutes les cérémonies prescrites pour le temps que dure le deuil ; 5° Leur rendre avec la plus scrupuleuse exactitude tous les devoirs funèbres. Dans le onzième, il rapporte les cinq sortes de supplices, dont on punit les différents crimes : et il prétend qu’il n’y en a point de plus énorme que la désobéissance d’un fils envers son père. Attaquer le prince, poursuit-il, c’est ne vouloir point de supérieurs : éloigner les sages, c’est ne vouloir pas de maîtres ; mépriser l’obéissance filiale, c’est ne vouloir pas de parents, et voilà le comble de l’iniquité, et la source de tous les désordres.

Dans le douzième, il fait voir qu’un roi qui aime ses parents, n’a pas de meilleur moyen pour enseigner aux peuples l’amour qu’ils doivent à leur souverain ; qu’un roi qui respecte ses frères aînés, n’a pas de meilleur moyen pour enseigner aux peuples le respect qu’ils doivent aux magistrats ; qu’un roi qui observe exactement les cérémonies prescrites, c’est-à-dire, qui se comporte à l’égard de chaque personne de la manière qu’il est marqué