Page:Du halde description de la chine volume 2.djvu/498

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

transmettre à la postérité. Les empereurs Yao et Chun en ont été les premiers maîtres et les premiers modèles, de même que leurs ministres Yu et Kao yao. 500 ans après est venu l’empereur Tching tang, lequel avec le secours de ses ministres Y yn et Lay chu, a fait revivre ces grandes maximes qu’on avait presque oubliées. On compte encore environ 500 ans jusqu’au prince Ven vang, qui les remit de même en vigueur. Enfin, il s’est écoulé encore 500 ans jusqu’à Confucius, qui a comme ressuscité l’ancienne doctrine, et qui lui a donné un nouveau jour par la sagesse de ses réflexions et de ses maximes.





HIAO KING.
OU
DU RESPECT FILIAL.


Cinquième livre classique.


Ce petit livre ne contient que des réponses que Confucius fit à son disciple Tseng touchant le devoir des enfants envers leurs parents. Il prétend prouver que ce respect filial est le fondement du sage gouvernement de l’empire ; et pour cela il entre dans le détail de ce que doit à ses parents un fils de quelque condition qu’il soit, soit empereur ou roi, soit premier ministre ou lettré, soit enfin qu’il soit dans le rang du simple peuple. Ce livre est fort court, et il ne consiste qu’en 18 très petits articles.

Dans le premier article, il dit à son disciple que la haute vertu des anciens empereurs, qui avaient fait régner de leur temps la paix, la concorde, et la subordination dans tout l’empire, tirait sa source de leur respect filial, qui est la base et le fondement de toutes les vertus.

Dans le 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, il fait voir que quelque rang qu’on tienne, et à quelque dignité qu’on soit élevé, on est obligé à ce respect filial : que l’empereur et les Grands donnant aux peuples l’exemple de leur amour et de leur vénération pour leurs parents, il n’y a personne parmi le peuple qui ose avoir du mépris et de l’aversion pour eux ; que par ce moyen la subordination est gardée dans un royaume et que cette subordination produit nécessairement la paix et la tranquillité.

Dans le septième, il dit que le respect filial est d’une étendue très vaste ; que cette vertu s’élève jusqu’au Ciel, dont elle imite les mouvements réguliers ; qu’elle embrasse toute la terre, dont elle imite la fécondité ; qu’elle trouve son objet dans les actions communes des hommes, puisque c’est par