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à l’étude des vertus à cause des autres, c’est-à-dire, pour se faire un nom et acquérir des honneurs et des richesses. . . . . Un père qui aime son fils, n’a-t-il pas soin de le corriger lorsqu’il fait quelque faute ? De même un ministre fidèle à son prince, ne doit-il pas l’avertir, lorsqu’il manque à quelqu’un de ses devoirs ?

Le quinzième, contient diverses maximes touchant les vertus d’un homme sage, et le grand art de régner. En voici quelques-unes. Quand un homme est haï de tout le monde, avant que de le haïr, examinez ce qu’il y a en lui de haïssable. Quand un homme est aimé de tout le monde, avant que de l’aimer, examinez ce qu’il y a en lui d’aimable. Ne se point corriger de ses fautes, c’est en commettre de nouvelles. . . . . . Soyez sévère pour vous, et doux pour les autres, vous n’aurez jamais d’ennemis. . . . . . Le sage aime à demeurer avec lui-même, l’insensé cherche les autres.

Dans le seizième, il s’élève contre un premier ministre, qui ne détournait pas son prince de faire une guerre injuste, et il fait voir les malheureuses suites d’un mauvais gouvernement. Il parle ensuite des personnes et des choses qu’on doit aimer, de ce que doit éviter l’homme sage, et de la manière dont Confucius instruisait son fils. Voici quelques-unes de ses maximes. Si un léopard ou un tigre s’échappe du parc royal, à qui doit-on s’en prendre ? Si le trouble et la dissension bouleversent un État ; qui en est coupable ? . . . . . . J’ai vu un grand prince qui s’affligeait, non pas du petit nombre de ses sujets, mais de leur ambition ; non pas de la pauvreté de son royaume, mais de la discorde qui y régnait. En effet, que l’ambition soit bannie d’un État, il sera bientôt riche : que la tranquillité et la subordination y règnent ; il fourmillera bientôt de peuples. . . . . . . Trois sortes d’amis utiles ; ceux qui sont vertueux, ceux qui sont francs et sincères, ceux qui sont savants. . . . . . . Un jeune homme qui est en présence d’une personne vénérable par son âge ou par sa dignité, peut commettre trois fautes : la première, s’il parle sans qu’on l’interroge, il passera pour un étourdi : la seconde, si lorsqu’on l’interroge, il ne dit mot, on croira que c’est un homme fourbe et dissimulé : la troisième, s’il parle sans trop réfléchir à ce qu’il dit, il sera regardé comme un insensé.

Le dix-septième, contient le sentiment de Confucius, touchant les mandarins qui abandonnent le parti de leurs princes ; les vertus nécessaires à un prince ; ceux qu’un homme sage doit haïr, et l’obligation de trois ans de deuil, à la mort d’un père ou d’une mère. Je veux, dit Confucius, qu’un prince soit grave, bon, vrai dans ses paroles, appliqué, et libéral. S’il a de la gravité, il se fera respecter de ses sujets. S’il a de la bonté, il se rendra maître de tous les cœurs. S’il aime la vérité, il gagnera la confiance, et ne causera nul ombrage. S’il est appliqué, ses peuples travailleront à se perfectionner. S’il est libéral, on se fera un plaisir de lui obéir. . . . . . . Il y a quatre sortes de personnes qu’un homme sage doit haïr, dit encore Confucius. 1°. Ces esprits malins qui aiment à publier les défauts des autres. 2°. Ces âmes viles, qui parlent mal de leurs princes. 3°. Ces hommes puissants, qui n’ont nul sentiment d’humanité. 4°. Ces gens hardis