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de se produire au-dehors, de se faire connaître et admirer ; de même que le poisson qui se cache au fond d’une eau claire, est toujours aperçu au-dehors ; et il appuie cette doctrine de quelques exemples des anciens empereurs Ven vang, et Vou vang, dont il est parlé dans les livres canoniques intitulés Y king, Chu king et Chi king.





LUN YU,
OU
LIVRE DES SENTENCES.


Troisième livre classique, ou canonique du second ordre.


Ce livre qui est un recueil de discours sentencieux et moraux, est divisé en vingt articles, et ne contient que des demandes, des réponses, et des sentences prononcées tantôt par Confucius, tantôt par ses disciples, sur les vertus, les bonnes œuvres, et l’art de bien gouverner ; à la réserve du dixième article, où les disciples de Confucius décrivent en détail la conduite extérieure de leur maître. On trouve dans ce recueil des maximes et des sentences de morale aussi belles que celles des sept Sages de la Grèce qu’on a tant vantées. Comme il n’est pas possible de faire le précis de tant de maximes détachées, je me contenterai de marquer en peu de mots les choses principales, dont on traite dans chaque article.

Dans le premier il fait le caractère d’un homme sage, et fait connaître quelles sont ses vertus et ses devoirs, en quelque état qu’il se trouve, soit qu’il mène une vie privée, soit qu’il soit à la tête des affaires. Il dit entr’autres choses, qu’il n’est pas possible qu’un flatteur soit vertueux ; à quoi le disciple de Confucius ajoute, qu’il s’examine tous les jours sur trois choses : 1° Si quand il rend service à quelqu’un, il s’y emploie tout entier et sans réserve. 2° Si dans le commerce qu’il a avec ses amis, il y procède avec candeur et avec franchise. 3° Si après avoir écouté la doctrine de son maître, il a soin d’en profiter, et de la mettre en pratique. Il dit encore que celui qui étudie la sagesse, ne s’afflige pas de ce qu’il est peu connu des hommes ; mais que sa douleur est de ne les pas assez connaître.

Dans le second, il parle des devoirs d’un prince qui veut bien gouverner ses peuples, du respect que les enfants doivent avoir pour leurs parents. Il enseigne à quels indices on peut connaître qu’un homme est sage ; avec quel soin on doit rejeter les mauvaises sectes, etc. Voulez-vous connaître, dit-il, si un homme est sage, ou non ? examinez bien ses actions : si elles sont mauvaises, il n’est que trop connu : si elles sont bonnes, tâchez de découvrir