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Le docteur Tseng, pour donner plus d’étendue à la doctrine de son maître, l’explique en dix chapitres. Dans le premier il fait voir par des textes des livres canoniques, et par les exemples de quelques anciens empereurs, en quoi consiste le renouvellement de soi-même, et ce qu’il faut faire, pour rendre à la nature raisonnable cette clarté primitive qu’elle a reçue du Ciel.

Dans le second, il apprend de quelle manière on doit renouveler l’esprit et le cœur des peuples.

Dans le troisième, il montre comment on doit s’y prendre, pour parvenir à la perfection. Il présente pour modèle l’application d’un habile artisan, qui veut perfectionner son ouvrage, et il rapporte l’exemple de quelques princes, qui apportaient une attention continuelle à régler leurs actions et leur conduite.

Dans le quatrième, il prouve qu’avant toutes choses il faut avoir en vue sa propre perfection, et qu’ensuite on vient aisément à bout de perfectionner les autres. Dans le cinquième, il explique ce que c’est que de pénétrer et d’approfondir la nature des choses, afin d’avoir une parfaite connaissance du bien et du mal.

Dans le sixième, il enseigne qu’on ne doit point se tromper soi-même, mais qu’il faut s’appliquer d’un cœur sincère à l’étude et à la pratique de la vertu, à fixer sa volonté dans l’amour du bien, et dans la haine du mal, et se mettre à l’égard de l’un et de l’autre dans la même disposition, où l’on est à l’égard de la beauté, qu’on est porté à aimer, et de la laideur, qu’on est porté naturellement à haïr.

Dans le septième, il fait voir que pour régler ses mœurs, il faut savoir gouverner son cœur, et surtout se rendre maître de quatre principales passions capables d’y jeter le trouble et la confusion ; savoir la joie, la tristesse, la colère, et la crainte ; qu’à la vérité ces passions sont inséparables de la nature humaine, mais qu’elles ne peuvent jamais nuire à celui qui sait les dominer ; et que son cœur est comme un clair miroir, que les objets qu’on lui présente ne sont pas capables de salir.

Dans le huitième, il montre que, pour établir l’union et la paix dans une maison, il faut que le père de famille sache régler ses affections, afin qu’il ne se conduise point par un amour aveugle, mais qu’il suive en tout les lumières de la droite raison ; sans quoi il ne verra jamais les défauts de ceux qu’il aime, ni les belles qualités de ceux qu’il a pris en aversion.

Dans le neuvième, il prouve que la manière sage et prudente, dont les familles sont gouvernées, est la base et le fondement du sage gouvernement d’un royaume ; que c’est le même principe qui fait agir, et qui donne le mouvement dans l’un et dans l’autre ; que, si l’on respecte ses parents, si on leur obéit, on respectera de même le roi, et on lui obéira ; que si dans les ordres qu’on donne, on traite avec bonté ses enfants et ses domestiques, on usera de la même douceur envers ses sujets ; que c’est là le sage conseil que l’empereur Vou vang donnait au roi son frère, en