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D’autres veillent à la réparation des grands chemins, on les nomme tun tien tao : il y en a qui ont soin des rivières, et qu’on appelle ho tao ; et d’autres, dont l’emploi est de visiter les côtes de la mer, ils s’appellent hai tao. Ils ont tout pouvoir de faire châtier les criminels, et ils sont comme les substituts des six tribunaux suprêmes de la cour.

Pour ce qui est des villes particulières, comme elles sont de trois ordres différents, elles ont aussi leurs gouverneurs, et plusieurs mandarins qui rendent la justice.

Le mandarin des villes du premier ordre s’appelle tchi fou. Il est mandarin du quatrième ordre ; ses trois assesseurs sont mandarins du sixième et du septième ordre : il a encore sous lui un certain nombre de mandarins inférieurs, qui se multiplient à proportion de l’étendue de son territoire, et du nombre des villes qui sont de sa dépendance.

Le mandarin des villes du second ordre se nomme tchi tcheou, il est du second degré du cinquième ordre : ses deux assesseurs sont du second degré du sixième et du septième ordre.

Enfin toutes les autres villes de l’empire ont un tribunal, dont le président s’appelle tchi hien. C’est un mandarin du septième ordre qui a deux assesseurs, l’un du huitième, et l’autre du neuvième ordre.


Des mandarins particuliers.

Outre ces tribunaux qui sont communs à toutes les provinces, il y en a encore d’autres, qui sont propres de certains lieux, ou qui ont des fonctions particulières, tels que sont, par exemple, les mandarins du sel qui ont soin de le faire distribuer dans toutes les provinces par des personnes sûres, et d’empêcher que des marchands particuliers n’en débitent, et ne fassent tort aux droits du prince. Le président de ce tribunal s’appelle yen fa tao ; le mandarin général du tribunal du rit, qu’on nomme leang tao ; un autre mandarin général, lequel préside aux examens des étudiants de la province, et de tous ceux qui aspirent aux degrés de littérature, qui se nomme hio tao : et plusieurs autres qui ont des offices particuliers, et dont le détail serait trop long.

Le nombre de ces mandarins de lettres répandus dans tout l’empire, monte à plus de treize mille six cents : on en imprime quatre fois l’année un catalogue exact, où l’on marque leur nom, leurs titres, leur pays, et le temps auquel ils ont été gradués. Je parlerai ailleurs des mandarins d’armes ou officiers de guerre.

Les gouverneurs des villes, qui sont des mandarins inférieurs, ne règlent pas ordinairement par eux-mêmes les affaires importantes ; mais ils sont obligés d’en faire leur rapport aux mandarins supérieurs, c’est-à-dire, au pou tching ssée que les Européens appellent le trésorier général de la province, et au fou yüen, à qui nous donnons le nom de viceroi.

Ces deux grands mandarins ne reconnaissent au-dessus d’eux que les tribunaux de Peking. Pour ce qui est du tsong tou, qui est au-dessus des vicerois, et qui a le gouvernement de deux ou trois provinces, il est dépendant des mêmes tribunaux ; mais sa charge est si considérable, qu’on ne peut l’élever qu’en le faisant ministre d’État, ou président d’une des Cours souveraines.