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chu, d’où l’on assure que l’Y king est sorti, sont les paroles de l’Esprit du Ciel adressées aux rois ; que les premiers rois les ayant reçus du Ciel, les répandirent dans l’univers, afin que les mandarins apprissent à bien gouverner les peuples, et les peuples à réfléchir sur leurs devoirs. Les notes blanches marquent l’impair, qui est chez les Chinois le symbole de ce qui est parfait, de même que la ligne   ———  . Les notes noires marquent le pair, qui est le symbole de ce qui est imparfait, de même que la ligne brisée et interrompue        . Le Ho tou finit par dix, et le Lo chu ne va que jusqu’à neuf. Les Chinois attribuent ce qui est parfait au jour, à la chaleur, au soleil, au feu, au Ciel, etc. Et ce qui est imparfait, ils l’attribuent à la nuit, au froid, à la lune, à l’eau à la terre, etc.



Quoique ce soit une tradition constante à la Chine que Fo hi a tracé ses tables linéaires sur l’idée de Ho tou et du Lo chu, cependant, pour donner plus de crédit à ses figures, il assurait les avoir vues sur le dos d’un dragon sorti d’un lac. C’est ce dragon si célèbre, qui est devenu la devise de la Chine, ornement des habits de l’empereur et des principaux Chinois, avec cette différence qu’il n’y a que l’empereur qui puisse le porter à cinq griffes, et ceux à qui l’empereur est censé avoir donné le droit de le porter, comme lorsqu’il fait présent d’une pièce de soie impériale. Les autres n’en peuvent avoir au plus que quatre ; s’ils en mettaient cinq, ils se rendraient coupables, agissant contre les lois de l’empire, et n’éviteraient pas le châtiment.

Mais ce qui donne surtout une grande autorité à l’Y king, c’est en premier lieu l’opinion commune où l’on est, que ce monument n’a pas été enveloppé