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rapport à la parole, mais qui sont des images immédiates des choses et des pensées, ou du moins des symboles arbitraires et d’institution humaine, qu’on substitue à la place de ces images ; et ce fut là le commencement et la primitive institution des caractères chinois. Son dessein fut donc de marquer par des signes sensibles les principes de tous les êtres ; de même qu’on marque les tons et les différences de la voix dans la musique, par des lignes et par des notes.

Cet ouvrage est une pure énigme : il ne consiste qu’en quelques lignes, lesquels, selon la variété de leur situation et de leur arrangement, forment des figures, qui par la diversité de leurs combinaisons, signifient des choses différentes. Fo hi semble avoir voulu apprendre à ses descendants les choses qui concernent principalement le ciel, la terre, et l’homme. En contemplant les rapports et l’affinité admirable, qui se trouvent entre ces trois êtres, il les a décrites par huit figures, composées chacune de trois lignes, partie entières, partie brisées, d’où il sort huit différentes combinaisons. Puis multipliant ces huit combinaisons en huit manières différentes, il en résulte 64 figures, qu’on a ensuite disposées de différente façon, afin de pouvoir exprimer d’une manière grossière, par ces diverses combinaisons, la nature et les propriétés de chaque être, leur mouvement et leur repos, leur opposition réciproque, de même que l’ordre et l’union qu’ils ont entr’eux. C’est ce qui se comprendra mieux, par l’exemple que je vais tracer ici de ce système symbolique.


Les deux premiers principes.



Quatre images qui naissent de ces deux principes.