de tenir en tout un juste milieu ; il ne penchera pas plus d’un côté que d’un autre ; il sera sans défaut et accompli. Chun, en rapportant cette grande leçon qu’il avait reçue d’Yao, tenez le milieu, apprend de plus comment on arrivera à ce haut point de perfection.
L’auteur continue à expliquer les maximes des autres grands hommes : surtout il montre que c’est dans le fond la même doctrine, et qu’elle se réduit à ce qu’il a avancé dès le commencement de son discours académique. Il est trop long pour le rapporter tout entier ; ce qui en est traduit, suffit pour faire connaître le rapport des philosophes chinois, avec les philosophes grecs et romains. Il aurait fallu, pour mieux assurer ce jugement, qu’on eût pu rendre les beautés du style chinois, vif, serré, et sublime, dans ces sortes de compositions. Tout ce qu’on a traduit, est contenu en vingt-trois lignes, dont chacune a seulement vingt deux caractères, et dont plusieurs pris chacun en particulier, présentent aux yeux chinois une métaphore très vive, mais trop outrée pour la langue française.
Ce qu’on se propose par le dessein d’une académie, c’est de rendre les gens habiles dans la science de leur propre nature, et faire en sorte qu’ils deviennent les imitateurs de nos anciens sages. Pour en venir là, il faut s’appliquer entièrement, constamment et méthodiquement, et vouloir approfondir les choses dans le recueillement, sans songer à se faire au-dehors un vain nom, pour jouir au plus tôt de la réputation et des honneurs de savant.
J’ai recherché dans leur source les règlements de ces sortes d’académies des siècles passés : j’en remarque trois qui ont eu de la réputation, auxquelles on peut joindre une autre plus récente, qui a aussi des pratiques utiles. Je vais ramasser les règlements qui m’ont paru les plus beaux, Ce soin épargnera la peine de les débrouiller dans des livres entiers, où ils sont répandus. Les mandarins, mes collègues, profitant de mon recueil, pourront dans leurs districts avoir la gloire de former ces admirables établissements : ils engageront les personnes vertueuses et savantes, à contribuer à un si beau projet. Un jour ces académies donneront des gens du premier mérite. Malgré mon insuffisance, je me flatte déjà d’y avoir contribué et je pense avec plaisir, que les sages élèves de ces sociétés pourront insensiblement réformer tous les États, et faire revivre les plus belles coutumes.