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massiers dont les lances sont peintes d’un vernis rouge mêlé de fleurs, et dorées à l’extrémité, quatre cents grandes lanternes fort ornées et travaillées avec beaucoup d’art, quatre cents flambeaux faits d’un bois qui brûle longtemps, et qui répand une grande lumière ; deux cents lances enrichies les unes de flocons de soie de diverses couleurs, les autres de queues de panthères, de renards, et d’autres animaux ; 24 bannières sur lesquelles on a peint les signes du zodiaque, que les Chinois divisent en 24 parties ; cinquante-six autres bannières, où sont représentées les 56 constellations, auxquelles les Chinois réduisent toutes les étoiles : deux cents éventails, soutenus par de longs bâtons dorés, où sont peintes diverses figures de dragons, d’oiseaux, et d’autres animaux ; 24 parasols richement ornés, et un buffet porté par les officiers de la bouche, et garni de divers ustensiles d’or, comme de bassins, d’aiguières, etc.


Son cortège.

Après qu’on a vu marcher tout ce cortège en bon ordre, l’empereur paraît à cheval superbement vêtu, avec un air grave et majestueux ; on soutient à ses côtés un riche parasol qui est assez grand pour donner de l’ombre et à lui et à son cheval ; il est environné de dix chevaux de main de couleur blanche, dont les selles et les brides sont enrichies d’or et de pierreries, de cent lanciers, et des pages de la chambre.

Après quoi l’on voit venir dans le même ordre et à sa suite tous les princes du sang, les régulos, les premiers mandarins, et les seigneurs de la cour, tous en habits de cérémonie, cinq cents jeunes gentilshommes du palais richement vêtus, mille valets de pied en robes rouges, brodées de fleurs et d’étoiles d’or et d’argent. Immédiatement après trente-six hommes portent une chaise découverte, qui est suivie d’une autre fermée et beaucoup plus grande, laquelle est soutenue par six vingts porteurs ; enfin quatre grands chariots, dont deux sont traînés par des éléphants, et les deux autres par des chevaux couverts de housses en broderie ; chaque chaise et chaque chariot est suivi d’une compagnie de 50 hommes pour sa garde.

Cette marche est fermée par deux mille mandarins de lettres, et par deux autres mille mandarins d’armes ou officiers de guerre, vêtus magnifiquement de leurs habits de cérémonie.

Telle est la grandeur et la puissance du maître qui gouverne un si vaste empire. C’est à lui seul que tout se rapporte : il est l’âme qui donne le mouvement à un si grand corps, et qui en maintient toutes les parties dans la plus parfaite subordination, ainsi qu’on le verra dans la suite.