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L’E final est de trois ou quatre sortes.

1° C’est un fermé : Coué royaume. jour.

2° C’est quelquefois un E fort ouvert, et qui se prononce comme ces mots français, après, exprès. étranger, hôte. de l’encre.

3° C’est aussi d’autrefois un e muet. Par exemple, Seë homme de lettres. La prononciation du mot français se, comme se porter bien, n’est pas tout à fait celle de seë. Ici l’s est plus forte et siffle davantage, et l’e final est plus long. C’est pourquoi quelques-uns l’écrivent par deux ss, et par deux muets. On ne voit pas pourquoi les Portugais écrivent ce mot avec un u français, su : car il est certain que ce n’est nullement la première syllabe de ces mots Sujet, Supérieur.

4° Cet e muet souvent ne s’écrit pas, et quelquefois on a de la peine de le distinguer d’un i. En voici des exemples.

Premier exemple. Sii, l’Occident pourrait s’écrire ainsi, Scië, puisqu’on le prononce, comme en français nous prononçons le mot Scie, instrument pour scier du bois.

Second exemple. Le mot Chë, est, s’écrit quelquefois Chi. La prononciation doit être entre celle de l’E, et de l’I. cheë, surtout quand il est final ; car dans la suite du discours on appuie plus sur l’E, que sur l’I, et on dit che.

Troisième exemple. Dans ces mots Couéi, les mânes des morts ; hoéi, savoir ; ouéi, personne ; nuéi, dedans ; luéi, tonnerre ; moei, beau, la terminaison n’est pas tout à fait semblable à la terminaison française de ces mots armée, épée, pensée. C’est encore moins Coui, nui, lui, moui.

L’I final dans ces mots maï, acheter ; laï, venir ; paï, visiter, etc. doivent se prononcer en la manière que les Italiens prononcent mai, jamais ; lai, cris, sanglots, en faisant sentir l’a et l’i. Il faut excepter yai, le port ; hiai, des souliers ; kiai, tous, qu’il faut prononcer comme ces mots français, mais, jamais.

L’O final est quelquefois tout à fait obscur et approche un peu de la diphtongue ou, lorsqu’il est précédé d’un a. Souvent on le prononce à peu près comme ce mot, haut, en suivant la prononciation normande ; c’est-à-dire, ouvrant fort la bouche, et faisant sentir la diphtongue au : c’est ainsi que l’on prononce hao, bon ; lao, travailler fatiguer ; leao, marque d’une action passée ; miao, un chat.

L’U final se prononce comme en français dans ces mots chu, livre ; liu ou lu, un âne ; niu, femme, etc. Souvent on le prononce comme la moitié de la diphtongue ou ; fou, père ; mou, mère ; pou, non.

L’N finale doit se prononcer d’un ton sec, et comme s’il y avait un e muet au bout du mot. Ainsi fan, du riz cuit, se prononce comme les deux dernières syllabes de ce mot, profane, rendant le son de l’a très clair et n’appuyant guère sur l’e muet. Il faut prononcer chin, esprit, comme nous prononçons la Chine, sans appuyer sur l’e, et comme on prononce en latin la préposition in. Men se prononce de même comme en en latin,