pulvérisent : ils mettent une demie cuillerée de cette poudre dans une tasse d’eau fraîche, qu’ils font boire au malade, et ils prétendent que cette tisane rafraîchit le sang et tempère les chaleurs internes.
Les ouvriers en porcelaine se sont avisés d’employer cette même pierre à la place du kao lin. Peut-être que tel endroit de l’Europe, où l’on ne trouvera point de kao lin, fournira la pierre hoa ché. Elle se nomme hoa, parce qu’elle est glutineuse, et qu’elle approche en quelque sorte du savon.
La porcelaine faite avec le hoa ché, est rare, et beaucoup plus chère que l’autre : elle a un grain extrêmement fin, et pour ce qui regarde l’ouvrage du pinceau, si on la compare à la porcelaine ordinaire, elle est à peu près ce qu’est le vélin au papier. De plus, cette porcelaine est d’une légèreté qui surprend une main accoutumée à manier d’autres porcelaines : aussi est-elle beaucoup plus fragile que la commune, et il est difficile d’attraper le véritable degré de sa cuite. Il y en a qui ne se servent pas du hoa ché pour faire le corps de l’ouvrage ; ils se contentent d’en faire une colle assez déliée, où ils plongent la porcelaine, quand elle est sèche, afin qu’elle en prenne une couche, avant que de recevoir les couleurs et le vernis. Par là elle acquiert quelques degrés de beauté.
Mais de quelle manière met-on en œuvre le hoa ché ? C’est ce qu’il faut expliquer. 1° Lorsqu’on l’a tiré de la mine, on le lave avec de l’eau de rivière, ou de pluie, pour en séparer un reste de terre jaunâtre, qui y est attachée. 2° On le brise, on le met dans une cuve d’eau, pour le dissoudre, et on le prépare, en lui donnant les mêmes façons qu’au kao lin. On assure qu’on peut faire de la porcelaine avec le seul hoa ché préparé de la sorte, et sans aucun mélange ; cependant un de mes néophytes, qui a fait de semblables porcelaines, m’a dit que sur huit parts de hoa ché, il mettait deux parts de pe tun tse, et que pour le reste on procédait selon la méthode qui s’observe, quand on fait la porcelaine ordinaire avec le pe tun tse, et le kao lin. Dans cette nouvelle espèce de porcelaine, le hoa ché tient la place du kao lin mais l’un est beaucoup plus cher que l’autre. La charge de kao lin ne coûte que 20 sols, au lieu que celle de hoa ché revient à un écu. Ainsi il n’est pas surprenant que cette sorte de porcelaine coûte plus que la commune.
Je ferai encore une observation sur le hoa ché. Lorsqu’on l’a préparé, et qu’on l’a disposé en petits carreaux, semblables à ceux de pe tun tse, on délaye dans l’eau une certaine quantité de ces petits carreaux, et l’on en forme une colle bien claire, ensuite on y trempe le pinceau, puis on trace sur la porcelaine divers dessins ; après quoi, lorsqu’elle est sèche, on lui donne le vernis. Quand la porcelaine est cuite, on aperçoit ces dessins, qui sont d’une blancheur différente de celle qui est sur le corps de la porcelaine. Il semble que ce soit une vapeur déliée répandue sur la surface. Le blanc de hoa ché s’appelle blanc d’ivoire siang ya pé.
On peint des figures sur la porcelaine avec le che kao, qui est une espèce de pierre ou de minéral semblable à l’alun, de même qu’avec le hoa ché ; ce qui lui donne une autre espèce de couleur blanche ; mais le che kao a cela