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B. C. C. D. représentent la tige dans toute sa longueur et son épaisseur : elle est toute unie, et assez ronde ; sa couleur est d’un rouge un peu foncé, excepté vers le commencement B. où elle est plus blanche, à cause du voisinage de la terre.

Le point D. est une espèce de nœud formé par la naissance des quatre branches qui en sortent comme d’un centre, et qui s’écartent ensuite également l’une de l’autre, sans sortir d’un même plan. Le dessous de la branche est d’un vert tempéré de blanc : le dessus est assez semblable à la tige, c’est-à-dire, d’un rouge foncé, tirant sur la couleur de mure. Les deux couleurs s’unissent ensuite par les côtés avec leur dégradation naturelle. Chaque branche a cinq feuilles de la grandeur et de la figure qui se voit dans la planche. Il est à remarquer que ces branches s’écartent également l’une de l’autre, aussi bien que de l’horizon, pour remplir avec leurs feuilles un espace rond, à peu près parallèle au plan du sol.

Quoique je n’aie dessiné exactement que la moitié d’une de ces feuilles F., on peut aisément concevoir et achever toutes les autres sur le plan de cette partie. Je ne sache point avoir jamais vu de feuilles de cette grandeur si minces et si fines : les fibres en sont très bien distinguées ; elles ont par dessus quelques petits poils un peu blancs. La pellicule qui est entre les fibres, s’élève un peu vers le milieu au-dessus du plan des mêmes fibres. La couleur de la feuille est d’un vert obscur par dessus, et par dessous d’un vert blanchâtre, et un peu luisant. Toutes les feuilles sont dentelées, et les denticules en sont assez fines.

Du centre D. des branches de cette plante, s’élevait une seconde tige D. E fort droite de fort unie, tirant sur le blanc depuis le bas jusqu’en haut, dont l’extrémité portait un bouquet de fruit fort rond et d’un beau rouge. Ce bouquet était composé de vingt-quatre fruits : j’en ai seulement dessiné deux dans leur grandeur naturelle, que j’ai marqué dans ces deux chiffres 9. 9. La peau rouge qui enveloppe ce fruit, est fort mince, et très unie : elle couvre une chair blanche et un peu molle. Comme ces fruits étaient doubles[1], ils avaient chacun deux noyaux mal polis, de la grosseur et de la figure de nos lentilles ordinaires, séparés néanmoins l’un de l’autre quoique posés sur le même plan. Ce noyau n’a pas le bord tranchant comme nos lentilles, il est presque partout également épais. Chaque fruit est porté par un filet uni, égal de tous côtés, assez fin, et de la couleur de celui de nos petites cerises rouges. Tous ces filets sortaient d’un même centre, et s’écartant en tous sens comme les rayons d’une sphère, ils formaient le bouquet rond des fruits qu’ils portaient. Ce fruit n’est pas bon à manger : le noyau ressemble aux noyaux ordinaires ; il est dur, et renferme le germe. Il est toujours posé dans le même plan que le filet qui porte le fruit. De là vient que ce fruit n’est pas rond, et qu’il est un peu aplati des deux côtés. S’il est double, il a une espèce d’enfoncement au milieu, dans l’union des deux parties qui le composent : il a aussi une petite barbe diamétralement opposée au filet, auquel il est suspendu. Quand le fruit

  1. Il s’en trouve de simples