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dedans, et d’un goût sucré ; qui peuvent se manger avec la peau, de même que nous mangeons quelquefois les pommes.

On nomme les autres melons d’eau : ils sont gros et longs, la chair en est blanche et quelquefois rouge, et ils sont pleins d’une eau sucrée et rafraîchissante, qui désaltère, et ne fait jamais de mal, même dans les plus grandes chaleurs. On peut y ajouter d’autres melons encore meilleurs, qui viennent d’un endroit de Tartarie nommé Hami, fort éloigné de Peking. Ces melons ont cela de particulier, qu’ils se conservent cinq ou six mois dans leur fraîcheur. L’on en fait chaque année une grande provision pour l’empereur. Nous en avons déjà parlé ailleurs.

A tous ces fruits que nous connaissons, on doit en ajouter d’autres qui ne sont connus que par nos relations, et qui paraissent avoir été transportés à la Chine des îles voisines, où ils se trouvent en très grande abondance. Je parle des ananas, des goyaves, des bananes, des cocos, etc. mais outre toutes ces diverses sortes de fruits, qui lui sont communs avec les autres pays, elle en a encore plusieurs autres d’une espèce particulière et d’un fort bon goût, qui ne se trouvent nulle part ailleurs. Tels que sont le tse tse, le li tchi, le long yuen, dont j’ai fait la description[1].

Le terrain est tellement ménagé dans les campagnes pour la culture du riz, qu’on n’y voit presque aucun arbre ; mais les montagnes, surtout celles de Chen si, de Ho nan, de Quang tong, et de Fo kien sont couvertes de forêts, où l’on trouve des arbres de toute espèce, grands, droits, et propres pour tous les ouvrages publics, et surtout pour la construction des vaisseaux.


Des arbres.

Il y a des pins, des frênes, des ormes, des chênes, des espèces de palmiers, des cèdres, et beaucoup d’autres qui sont peu connus en Europe.


Des mines.

Les autres montagnes sont célèbres par leurs mines qui contiennent toutes sortes de métaux, par leurs fontaines médicinales, leurs simples, et leurs minéraux. On y trouve des mines d’or, d’argent, de fer, d’airain, d’étain, de cuivre blanc, de cuivre rouge, de mercure ; de la pierre d’azur, du vermillon, du vitriol, de l’alun, du jaspe, des rubis, du cristal de roche, des pierres d’aimant, du porphyre, et des carrières de différents marbres.

On trouve encore dans les montagnes, surtout des provinces du nord, des mines très abondantes de charbon de pierre, et il s’en fait un grand débit. Ces pierres sont noires, elles sont entre les roches dans des veines fort profondes, on les casse en plusieurs morceaux, et on les allume dans le fourneau de la cuisine. Il y en a qui les pilent, et qui les ayant détrempées avec de l’eau, en font des masses ; c’est surtout ce qui est en usage parmi le menu peuple.

On a d’abord de la peine à allumer ce charbon, mais quand il est une fois enflammé, le feu est fort ardent et dure longtemps. Il rend quelquefois une mauvaise odeur, et pourrait causer la mort à ceux qui dormiraient

  1. Tome 1. pages 19, 171, et 172.