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le détail et la précision dans ce grand ouvrage de géographie. Il n’a entrepris la carte générale de la Tartarie, qu’après avoir pris communication des mémoires particuliers du père Gerbillon, et les avoir combinés avec les cartes ; et même pour remplir le carré de cette carte, il y a fait entrer le Japon tout entier, et quelques terres plus septentrionales qu’il y fait paraître avec des circonstances particulières. Pour ce qui est de la carte du Thibet, il l’a conformé dans la partie qui confine à l’Indostan, aux connaissances positives qu’on peut prendre par ce côté-là.

Enfin dans la carte qui est à la tête de l’ouvrage, et qui comprend toutes les autres en général, outre la vaste étendue de pays dont on vient de parler, on se porte jusques sur la mer Caspienne. Les missionnaires en ont eu quelques connaissances qu’ils n’ont pas été en état de perfectionner : ils ont souhaité néanmoins qu’on en fît usage, après les avoir comparées et jointes aux connaissances qu’on pourrait rassembler d’ailleurs. C’est aussi ce que M. d’Anville a exécuté avec un grand soin, comme on le verra expliqué en détail dans les observations géographiques et historiques sur le Thibet.

Je ne dis rien de l’impression de cet ouvrage, ni des soins qu’on s’est donné pour l’enrichir de tous les ornements dont il était susceptible. On verra assez que rien n’a été épargné pour la beauté du papier, des caractères, et des gravures ; les vignettes, les cartouches des cartes, et les planches en taille-douce, ont été gravées sur les dessins et par la direction de M. Humblot, qui est parfaitement entré dans le goût des peintures faites par les Chinois mêmes, que je lui ai mises entre les mains, et dont une partie m’avait été communiquée par M. du