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qui avait part au gouvernement. Le chagrin qu’il en eut, le rendit malade. Quand sa santé fut rétablie, il rendit à l’impératrice une visite, que Han ki son colao avait ménagée.

Ce sage ministre, après leur avoir exposé les malheurs qu’une semblable division pouvait causer à l’empire, exhorta en particulier l’empereur à avoir pour l’impératrice les égards et la déférence d’un bon fils, quoiqu’elle ne fût pas sa mère, quand même elle aurait un caractère d’esprit bizarre et peu sociable ; il lui représenta que la vertu est aisée à pratiquer avec ceux qui nous aiment, et qui s’attirent notre attention par leur complaisance ; mais qu’elle ne mérite ce nom que quand elle est éprouvée, et qu’elle se soutient au milieu des contradictions ; qu’il devait avoir toujours devant les yeux l’exemple de Chun, cet ancien empereur qu’on révère depuis tant de siècles, parce que son respect et son obéissance ne purent jamais être affaiblis, ni par la dureté d’un père barbare, ni par les mauvais traitements d’une cruelle marâtre.

Les soins que se donna ce ministre, furent suivis d’une parfaite réconciliation de l’empereur avec l’impératrice, et cette réconciliation fut si sincère, que peu de temps après l’impératrice cessa de se mêler des affaires du gouvernement.

Ce fut en ce même temps-là que fleurit le célèbre colao nommé Sou ma quang, l’un des plus habiles historiographes de l’empire. Il est l’auteur d’un corps d’histoire qu’il a extrait de plus de deux mille volumes. Il commence ses annales à Hoang ti, troisième empereur de la monarchie chinoise.

Yng tsong mourut la quarante-quatrième année du cycle, âgé de trente-six ans. Chin tsong son fils lui succéda.


CHIN TSONG. Sixième empereur.
A régné dix-huit ans.


Ce prince eut plus de courage et de grandeur d’âme, que de sagesse et de conduite. Il avait une extrême passion de porter la guerre dans les provinces septentrionales, et de les délivrer du joug des barbares ; mais il en fut détourné par le souvenir du conseil que sa mère lui avait donné en mourant, de sacrifier tout au bien de la paix.

Les gens de lettres eurent beaucoup de part à sa faveur. Il honora du titre de duc Mencius, ce grand philosophe le plus estimé après Confucius, dont il était le disciple, et qui avait été déclaré roi par un autre empereur.

Ce fut sous son règne que fleurirent quelques auteurs d’une nouvelle philosophie, qui entreprirent d’interpréter les anciens livres ; ils se nommaient Tcheou, Tching, Tchang, Chao, etc. L’empereur