Page:Du halde description de la chine volume 1.djvu/547

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DIX-NEUVIÈME DYNASTIE
NOMMÉE SONG,


Qui compte dix-huit empereurs dans l’espace de trois cent dix-neuf ans.


TAI TSOU. Premier empereur.
A régné dix-sept ans.


Les empereurs de cette dynastie ont tenu leur cour, les uns dans le nord, et les autres au midi de la Chine. Neuf de ces princes durant cent soixante-sept ans, ont choisi les provinces septentrionales, et les neuf autres ont fixé leur séjour pendant cent cinquante-deux ans dans les provinces méridionales.

C’est sous cette dynastie que l’empire a commencé de respirer, après tant de troubles, tant de guerres, et tant d’autres malheurs, dont il avait été agité. Un long calme succéda à ces continuelles tempêtes, et le bonheur qui accompagne d’ordinaire la paix, eût été encore plus durable, si tous les princes de cette famille eussent eu autant d’inclination pour les armes, que pour les lettres.

Toutes les qualités que les Chinois demandent dans leurs empereurs, montèrent avec Tai tsou sur le trône. C’était un prince d’un esprit solide, appliqué aux affaires, sage, prudent, libéral, tendre pour ses peuples, modeste, frugal, rempli de bonté, naturellement porté à la clémence ; c’est ce qui parut dans la modération qu’il apporta aux peines des criminels, et par la manière douce et affable avec laquelle il traitait les vaincus.

Il ordonna que les quatre portes de son palais, qui regardent les quatre parties du monde, fussent toujours ouvertes, voulant, disait-il, que sa maison fût semblable à son cœur, qui est ouvert à tous ses sujets. Aussi était-il accessible à toute heure, et toujours prêt à recevoir les requêtes de ses peuples.


Cycle LVI. Année de J. C. 964.

C’est par ce caractère de bonté et de douceur, qu’il ramena au devoir de l’obéissance dix petits souverains, et qu’il établit entr’eux une paix que les guerres continuelles, qu’ils se faisaient les uns aux autres, semblaient avoir éloignée pour toujours de leurs États.

Dans le dessein de bannir le luxe de son empire, il commença par se réformer lui-même, et par le proscrire de son palais. Il ne