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VOU TSONG. Quinzième empereur.
A régné six ans.


Les grandes qualités de ce prince justifièrent la préférence qu’on lui avait donné sur le fils du dernier empereur. Il avait l’inclination guerrière, et il ne craignait ni les fatigues, ni le péril. Aussi vint-il à bout de chasser de la province de Chan si les Tartares qui s’y étaient cantonnés, et de purger diverses provinces de l’empire des brigands qui s’y attroupaient, et qui y faisaient de grands ravages. Il avait surtout un discernement exquis pour ne se point tromper dans le choix qu’il faisait de ses ministres.

Ce fut lui qui établit ou qui renouvela une loi, qui s’observe encore aujourd’hui, et qui retient dans le devoir tous les mandarins de la ville impériale, de qui dépendent les autres mandarins dispersés dans les provinces. Cette loi porte, que tous les cinq ou tous les sept ans, on examinera sévèrement la conduite, que ces premiers officiers de l’empire ont tenu dans l’administration de leurs charges. C’est même un usage qui se pratique constamment, que chacun de ces mandarins fasse par écrit un aveu sincère et détaillé de toutes les fautes dans lesquelles il est tombé, et en demande pardon à l’empereur.

S’il arrive que dans cette humble confession, qu’ils sont obligés de faire, ils excusent leurs fautes, ou s’ils s’efforcent de les déguiser et d’en diminuer la grièveté, ils n’ont nulle grâce à attendre, et ils sont privés irrémissiblement de leur emploi.


Cycle LIV. Année de J. C. 844.

Cet empereur ne vécut pas assez longtemps pour le bonheur de ses peuples. Il n’avait que trente-trois ans lorsqu’il mourut la troisième année de ce nouveau cycle. Les eunuques rejetèrent son fils, et élirent en sa place Suen tsong, petit-fils du onzième empereur de cette dynastie.


SUEN TSONG. Seizième empereur.

A régné treize ans.


Il est vraisemblable que le peu d’esprit que ce prince fit paraître dans son enfance, porta les eunuques à le préférer à tout autre, jugeant bien que moins l’empereur serait capable de gouverner par lui même, plus ils seraient les maîtres : mais ils se trompèrent : Suen tsong ne fut pas plus tôt sur le trône, qu’il parut un autre homme.

On vit briller en lui toutes les qualités qui font un grand